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Une initiative qui ne fait pas l'unanimité

Une majorité des pays producteurs se sont prononcés contre la proposition. Des voix s'élèvent même pour demander le retrait de la Suisse du projet.

L'initiative 4C ne plaît pas à tout le monde. «Elle manque de transparence; les objectifs ne sont pas précis; l'argent du contribuable ne doit pas servir à financer l'industrie du café», martèle Walter Zwald, président de The Worldwide Sustainable Coffee Fund (WSCF), soutenu par des pays producteurs. Il vient d'écrire une lettre à l'ambassadeur Oscar Knapp, délégué aux accords commerciaux du Secrétariat d'Etat à l'économie, lui demandant le retrait de la Suisse de ce projet.

Manque de soutien politique

Walter Zwald brandit le procès-verbal d'une réunion interne du comité de préparation. Celle-ci avait en effet émis de sérieuses réserves en septembre. «La majorité des pays producteurs estiment que le code de conduite devrait être abandonné parce qu'il leur imposerait des frais supplémentaires. Ils ont aussi le sentiment que l'initiative est instrumentalisée par l'industrie du café… Il serait prématuré de créer une structure formelle à ce stade», peut-on lire dans le document.

Le Hollandais Joppe van Horick, consultant pour 4C, admet que le soutien politique fait défaut. «C'est normal puisque la politique n'est pas toujours sur la même longueur d'onde que les professionnels», dit-il. Au Seco, Hans-Peter Egger est plus philosophe: «Nous sommes dans une période de négociation. Il est normal que les politiques émettent des réserves.» Le Hollandais admet par contre que, dans un premier temps, l'initiative ne répond pas à la crise traversée par les producteurs de café. «Ils recevront un bon prix s'ils fournissent un produit de qualité», dit-il

L'opposition de Walter Zwald n'est peut-être pas tout innocente. En 2003, il a lui-même lancé l'idée d'un fonds mondial pour venir en aide aux producteurs. Celui-ci serait alimenté par une taxe de 1 dollar pour chaque 50 kg, payée par les importateurs. Sur une consommation annuelle de 4,2 millions de tonnes, une telle taxe a le potentiel de lever 84 millions de dollars. L'idée du Suisse a fait son chemin; il a le soutien de plusieurs pays producteurs dont le Brésil, le Vietnam, 1er et 2e mondiaux.