Les vols retardés ou annulés font perdre des milliards à l’Europe
étude
La productivité souffre du manque de ponctualité du transport aérien. Contrairement aux particuliers qui en sont victimes, les entreprises n’ont aucun moyen de récupérer leurs pertes
La productivité en Europe souffre des vols retardés
Etude Le manque de ponctualité du transport aérien fait perdre des milliards d’euros
Les vols retardés et annulés suscitent l’agacement des passagers qui en sont victimes. Mais ils peuvent aussi induire des dégâts économiques se chiffrant en milliards d’euros à l’échelle européenne.
Une étude, publiée mardi par la plateforme en ligne spécialisée en droits des passagers Refund.me, chiffre les pertes de compétitivité suscitées par les manquements du secteur aéronautique à plus de 594 millions d’euros par année en France. Ces mêmes problèmes de ponctualité amputeraient le PIB espagnol de plus de 295 millions d’euros. L’Allemagne, première économie européenne, se verrait quant à elle privée de près de 790 millions d’euros.
L’étude de Refund.me est basée sur un rapport rédigé par l’Autorité fédérale de l’aviation des Etats-Unis et réalisée par l’Université de Berkeley, en Californie. Elle considère que les retards et les annulations dans le secteur aérien engendrent un manque à gagner pour les économies, «ne serait-ce que par les contraintes de déplacer ou d’annuler un rendez-vous d’affaires important ou la signature d’un contrat». Ce qui rendrait les entreprises victimes de ces phénomènes moins productives dans la mesure où elles perdraient de nombreuses heures de travail ou de négociations.
Perte sèche pour l’économie
Contrairement aux personnes physiques (touristes, passagers d’affaires), qui sont en droit de réclamer une indemnisation personnelle – jusqu’à 600 euros, soit environ 722 francs – dans certaines circonstances, les entreprises n’ont aucun moyen de récupérer directement ces pertes.
Cela étant, Refund.me estime que seulement 2% des victimes ont pour habitude de revendiquer leur droit avec succès. Et jusqu’à présent, les compagnies se seraient épargné le versement de plus de 4,5 milliards d’euros. Pourtant, la possibilité individuelle d’obtenir réparation est inscrite dans la loi européenne depuis environ dix ans.
«Il serait normal que les transporteurs aériens indemnisent non seulement les particuliers, mais aussi les entreprises concernées, afin que cet argent puisse être réinjecté dans l’économie», commente Eve Buechner, fondatrice et directrice de la start-up allemande fondée en 2012.