Qui peut vraiment dire si la Fed prend plus de risques en agissant comme elle le fait, ou en optant pour le statu quo? Les mesures non conventionnelles qu’elle a mises en place n’ont certes pas fait leurs preuves pour relancer l’économie réelle, et pas seulement Wall Street.

Les données macroéconomiques semblent néanmoins indiquer une amélioration. La croissance est molle, mais elle n’est pas négative. La Fed aurait donc pu attendre avant de lancer un nouveau programme de mesures.

La croissance n’est cependant pas assez rapide pour créer suffisamment d’emplois. Un point crucial dans un pays où la protection sociale est bien plus limitée qu’en Europe. Un point crucial également, alors que le PIB dépend pour ses deux tiers de la consommation des ménages. Sans oublier que politiquement, l’électorat est tenté par un repli réactionnaire.

Difficile dans ce contexte de blâmer l’institution qui fait tout pour éviter la déflation, considérée comme le mal économique absolu. La question n’est donc plus vraiment de savoir si les mesures non conventionnelles ont leur raison d’être. Mais plutôt de déterminer le bon moment pour couper le robinet et éviter un dérapage incontrôlé de l’inflation et la formation de bulles qui mettraient à nouveau le système en danger: c’est là le défi que va affronter la Fed.