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Le Forum économique mondial se tiendra de dimanche à jeudi prochain à Davos. L’événement sera marqué par l’absence de la Russie. Les autorités chinoises ont également renoncé au déplacement pour des raisons sanitaires

Avec la guerre en Ukraine et la multiplication des crises, «l’histoire se trouve à un tournant». Fondateur et président du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab a martelé solennellement mercredi le titre de l’édition 2022 du WEF, qui se déroulera du 22 au 26 mai à Davos.
Si la conférence de presse de présentation de l’événement était organisée à distance, le forum se déroulera bien en présentiel pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19. Il réservera une large place au conflit ukrainien, avec une importante délégation politique et économique en provenance de ce pays. Le président Volodymyr Zelensky adressera également un message à distance aux 2500 représentants de l’économie, de la politique et de la société civile qui sont attendus dans la station grisonne.
Avec la venue annoncée de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, et du patron de l’OTAN Jens Stoltenberg, les discussions pour trouver une issue à la guerre en Ukraine ne manqueront pas d’être intenses. Elles se dérouleront toutefois en l’absence de la Russie, traditionnellement bien représentée au WEF depuis la chute du mur de Berlin. Interpellé à ce sujet, Adrian Monck, directeur opérationnel du Forum, a répondu que l’organisation avait décidé de renoncer à «avoir des participants des milieux économiques et politiques russes cette année», convaincu qu’il s’agissait de «la bonne décision, aussi longtemps que la Russie ne suivra pas les règles et le droit international». Fidèle à sa stratégie «zéro covid», le Parti communiste chinois brillera également par son absence.
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S’en remettre à des partenariats publics-privés
A défaut de résoudre la crise sécuritaire la plus importante que l’Europe affronte depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale ou d’initier un «grand reset» (un grand redémarrage) comme il en avait l’intention lors de sa dernière édition, le Forum économique mondial aspire à trouver des «solutions globales à des problématiques globales», telles que le changement climatique, les épidémies, la pénurie de talents ou encore la crise alimentaire qui menace. L’inflation, invitée indésirable de l’économie depuis une année, sera également largement débattue, a relevé l’économiste Saadia Zahidi, membre de la direction du WEF, puisqu’il s’agira de «ralentir la hausse des prix, sans appuyer trop fort sur le frein au risque de provoquer de la stagflation (forte hausse des prix accompagnée d’une croissance atone)».
Pour trouver des issues aux crises qui minent le monde, Klaus Schwab, qui a affirmé que l’édition à venir du WEF est la plus importante de ces cinquante dernières années, croit toujours en son mantra, le stakeholder capitalism (capitalisme impliquant toutes les parties prenantes de l’entreprise). Pour la direction du WEF à laquelle appartient notamment son fils Olivier, les acteurs économiques ne peuvent plus faire cavalier seul pour naviguer dans un environnement d’une complexité sans précédent. La hauteur des défis à relever exigera souvent de passer par des partenariats publics-privés.
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