Le cube gris clair occupe toute la devanture de Times Square, un gigantesque centre commercial au cœur du quartier animé de Causeway Bay, à Hongkong. Sur ses quatre façades, des montages photographiques mêlent Einstein, un cervelas, une jonque traditionnelle chinoise et un dim sum. L’entrée de cette structure est surmontée d’un néon rose arborant l’inscription «Zürich meets Hong Kong». La ville du bord de la Limmat a en effet pris ses quartiers dans la cité portuaire chinoise du 23 au 28 octobre. Il s’agit du troisième événement de ce genre après New York en 2014 et Londres en 2016.

A l’intérieur du cube, les visiteurs peuvent survoler Zurich, équipés d’un casque de réalité virtuelle, effectuer un tour en avion grâce à un simulateur de vol, se prendre en photo devant des panoramas des principaux sites de la ville alémanique ou encore profiter d’une dégustation de chocolat. Dans un coin, une mini-expo photographique détaille la fête folklorique du Sechseläuten. Une autre livre des extraits de l’œuvre du poète hongkongais Leung Ping-kwan, qui a souvent évoqué la Suisse dans ses écrits.

Avions autonomes et santé

«L’objectif est de promouvoir Zurich comme une destination pour le tourisme, les affaires et la recherche, note Stefan Ege, qui est responsable de ce projet. Nous avons choisi Hongkong, car il s’agit d’une porte d’entrée sur la Chine et le reste de l’Asie, une région en pleine croissance.» Les liens entre la ville-Etat et la Suisse sont également nombreux, ainsi qu’en témoignent les multiples partenariats noués par les universités suisses avec des institutions locales, la galerie d’art Connecting Spaces exploitée depuis 2014 par la Haute Ecole d’art de Zurich dans le quartier de North Point ou encore l’importante présence des banques et des assureurs helvétiques dans ce centre financier, précise-t-il.

Durant toute la semaine écoulée, Hongkong hébergeait donc une série d’événements portant le sceau du drapeau à croix blanche. Credit Suisse a organisé par exemple un séminaire sur les investissements éthiques. D’autres panels se sont penchés sur la fintech suisse ou le système helvétique des apprentissages. L’Université des sciences appliquées de Zurich organisait pour sa part une conférence sur les avions autonomes et l’industrie du café. Et l’Université de Zurich a présenté mercredi les solutions développées par la Suisse pour gérer une société vieillissante, un problème auquel la Chine et Hongkong commencent à être confrontés.

Gestion des foules et «Alien»

Vendredi, un symposium a comparé les méthodes déployées par les deux cités pour se transformer en «villes intelligentes», notamment sur les plans énergétique et de la mobilité. «C’est l’occasion pour certaines entreprises suisses, à l’image de la start-up Entavi, de présenter leurs produits à une audience internationale», glisse Stefan Ege. Ce spin-off de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich a développé une solution de gestion des foules.

A cela s’ajoutent un volet culturel comprenant des concerts d’artistes zurichois, une exposition sur la transformation du quartier de Züri-West et une rétrospective des films Alien, assortie d’un documentaire sur l’œuvre de H.R. Giger.

De l’autre côté de la baie de Hongkong, dans le quartier de Kowloon, une boutique éphémère a vu le jour. Elle vend des objets produits par une vingtaine de designers suisses. On y trouve notamment des bijoux réalisés grâce à l’impression 3D, des montres en fusée recyclée ou des habits produits à partir de bouteilles en PET. Sans oublier les incontournables sacs Freitag et quelques classiques du design suisse, comme l’éplucheur Zena Swiss.