Mardi 9 mars 2021 à 17:00
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Si vous avez des enfants et que vous vivez en Suisse, il semble presque impossible que vous ne connaissiez pas Christine Pompéï. Née à Paris en 1971, elle travaille tout d’abord en Allemagne et en Autriche avant de d’installer en Suisse, où elle rejoint la RTS. En amoureuse des contes et des légendes, elle imagine des histoires qu’elle raconte à ses jeunes filles, Maëlys et Annélia, le soir, avant de se coucher. C’est ainsi que va naître le premier tome des «Enquêtes de Maëlys», en 2013, un livre qui invite les enfants (mais aussi les plus grands) à voyager à travers la Suisse pour résoudre des enquêtes. 
 
Cette série de romans d’aventures est aujourd’hui disponible en 22 tomes, tous illustrés par Raphaëlle Barbanègre. Alors qu'une adaptation en dessin animé est en cours, l'éditeur, Auzou, compte atteindre le million d’exemplaires vendus en 2023. L’autrice s’est aussi récemment lancée dans d’autres projets, notamment «12 histoires de Millie D pour bien grandir», un livre publié en fin d'année 2020 dont le contenu a été relu par une pédopsychiatre et qui répond à plusieurs interrogations des enfants. Notamment la séparation, l’amour ou la gestion la colère.
 
Découvrez ci-dessous un résumé de la discussion en vidéo et en texte:

Comment êtes-vous devenue écrivaine?

C'est venu un peu par hasard. A la naissance de mes filles, je leur ai raconté des histoires, puis j'ai commencé à en écrire dans un cahier. Je me suis dit que cela pourrait être intéressant d'en faire un livre. Alors j'ai envoyé le tout à des éditeurs. Je peux préciser que j'ai commencé à écrire à 39 ans, il n'y a pas d'âge!

Comment sélectionnez-vous les villes où se déroulent vos enquêtes?

Au début, c'est venu en fonction de ce que je faisais en Suisse avec mes filles. Petit à petit, j'ai reçu de nombreuses propositions de villes pour me proposer de nombreux lieux à voir dans le pays.

Maëlys est le prénom de votre première fille. Qui est Lucien?

Il existe aussi! C'était un très bon ami à ma fille. Et c'est aussi le fils d'une amie que j'aime beaucoup.

Le succès du livre c'est aussi bien sûr celui de votre illustratrice...

Tout à fait, c'est 50-50. Je ne connaissais pas du tout Raphaëlle Barbanegre, l'éditeur m'a mis en relation avec elle. J'adore ses illustrations, et elle est très douée pour mettre d'ailleurs beaucoup d'humour dans celles-ci.

Quelle est votre méthode pour écrire?

Ce que j'aime pour écrire, c'est être dans le calme. Il faut que je puisse aussi regarder par la fenêtre et voir des arbres. Quand je n'ai aucune inspiration, cela arrive, je sors de chez moi partir marcher. Et les idées viennent plus facilement.

Est-ce difficile aujourd'hui de se faire éditer?

Oui, beaucoup d'auteurs proposent des textes. Je conseille de ne jamais se décourager. Chaque semaine j'écrivais des textes et chaque semaine j'en envoyais à des éditeurs. J'avais toujours des refus! Mais je me disais que ce n'était pas grave et que ça marcherait bien un jour. Et ça a été le cas!

Pourquoi vos enquêtes ne sont-elles pas adaptées à la télévision?

Ce sera bientôt le cas! Il y a un projet avec une série de 26 épisodes de 11 minutes. Celle-ci sera diffusée sur la RTS. On espère voir le projet aboutir en 2022. Mais j'espère que les enfants vont continuer à lire mes livres quand même!

Envisagez-vous des enquêtes en dehors de la Suisse?

Pour le moment non. Je voulais surtout me focaliser sur la Suisse pour faire découvrir le pays. Mais peut-être qu'un jour elle ira passer des vacances en Bretagne ou en Italie!

Votre objectif avec vos livres?

J'ai toujours voulu donner le goût de la lecture. Avec une approche simple comme mes livres, et après avoir l'espoir qu'ils aient envie de découvrir des livres plus longs. J'ai aussi une autre envie, celle de donner le goût de l'écriture, c'est pourquoi j'organise souvent des ateliers d'écriture. Aussi, un concours d’écriture est actuellement organisé par la ville de Lausanne pour la 2ème année. Vous pouvez participer jusqu'au 31 mars 2021 en cliquant ici!

Il serait donc faux de dire que les enfants n'aiment pas lire...

Les enfants aiment lire, surtout quand ils démarrent en lecture. Un enfant qui n'aimerait pas, c'est simplement car il n'a pas encore découvert ce qui lui plaît. Un enfant qui lit, c'est un adulte qui lira plus tard.

Comment les enfants vous perçoivent-ils généralement?

C'est drôle, car quand je vais dans des classes, ils ne s'attendent pas du tout à mon profil! Ils ont une vision de l'auteur très âgé et même très riche! Une fois, on m'a même demandé pourquoi je n'ai pas de chauffeur privé! Ils comprennent alors que tout le monde peut écrire car je n'ai rien d'exceptionnel ou d'inaccessible. 

Et les parents?

La plus belle chose qu'on puisse me dire c'est: «Mon enfant n'aimait pas lire et avec votre livre, il a adoré». Et aussi, les enfants qui demandent aux parents de visiter les lieux de mes enquêtes. C'est fabuleux pour moi en tant qu'écrivaine.