
Quatre scénarios sur l'issue de la guerre en Ukraine
Trois semaines après le début de la guerre, comment la situation peut-elle évoluer? «Le Temps» explore quatre hypothèses et leurs conséquences économiques
Textes: Luis Lema, Simon Petite, Richard Werly, Ram Etwareea
Images: AP Photo / Keystone / Reuters
Les négociations entre l’Ukraine et la Russie tournent autour de la question de la neutralité. Mais Moscou aura du mal à présenter ce dénouement comme une «victoire»
Le scénario d’un règlement diplomatique n’est pas mort. Loin de là: l’Ukraine et la Russie auraient fait d’importants progrès, à en croire les divers négociateurs. Selon le Financial Times, les deux parties auraient ainsi commencé à débattre depuis lundi d’un plan d’ensemble en 15 points, dans lequel une question occupe une place centrale: une éventuelle neutralité de l’Ukraine.
Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, évoquait mercredi le statut de l’Autriche ou de la Suède: «Cette option est vraiment discutée maintenant», assurait-il. Le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, allait dans le même sens, évoquant un futur accord «avec des termes très spécifiques».
Le modèle autrichien
La question de la non-appartenance de l’Ukraine à l’OTAN avait été mise en avant dès l’origine par Moscou. Elle s’ajoutait notamment à la volonté de placer à Kiev un régime favorable à la Russie, une revendication qui semble avoir disparu maintenant. De fait, parmi d’autres, le président français, Emmanuel Macron, avait déjà tenté de rassurer Vladimir Poutine quant à la perspective d’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, bloquée depuis longtemps par l’Alliance. Et voilà déjà une bonne dizaine de jours que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, répète que son pays «ne pourra pas adhérer à l’OTAN», comme pour mieux laisser la porte ouverte à la négociation.
Un modèle suédois ou autrichien? C'est ici que les vues continuent à diverger, radicalement. Un des négociateurs ukrainiens dans les discussions avec Moscou, Mykhaïlo Podoliak, mettait les points sur les i: «L’Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle doit donc être ukrainien.»
Un modèle suédois ou autrichien? C'est ici que les vues continuent à diverger, radicalement.
La nature des garanties occidentales reste ainsi au cœur des négociations. Un accord datant de 1994 (le mémorandum de Budapest) interdisait déjà à la Russie de menacer l’Ukraine par des pressions économiques ou de faire usage de moyens militaires. A la suite de l’agression russe, il faudra aux Ukrainiens des garanties bien plus solides qu’un nouveau document de ce type.
L’Ukraine conserverait sa propre armée, mais n’abriterait pas d’armements ou de bases militaires «étrangères» (ce que ses lois interdisent déjà). Mais cette neutralité serait en outre encadrée de la «participation» d’autres pays, qui vérifieraient qu’elle conserve bien son… intégrité territoriale. Dans son adresse au Congrès américain, mercredi, Volodymyr Zelensky a fait une allusion à cette idée en évoquant la possibilité de «nouvelles alliances», hors du cadre de l’OTAN.
Dans l’hypothèse d’un accord fondé sur ces principes, le Kremlin aurait sans doute des difficultés à présenter de manière convaincante comme une «victoire» une situation qui, de facto, serait plus «verrouillée» que celle qui prévalait avant le début de l’invasion.
Selon d’autres confidences recueillies par le Financial Times, l’accord comprendrait également des dispositions sur la langue russe en Ukraine, où elle est largement parlée bien que l’ukrainien soit devenu la seule langue officielle. Moscou a aussi justifié son invasion au motif de protéger les russophones en Ukraine de ce qu’il prétend être un «génocide» par des «néonazis».
A supposer que ces discussions diplomatiques ne constituent pas une simple diversion russe – une hypothèse que les négociateurs ukrainiens mettent constamment en avant –, ce plan prévoirait aussi le retrait des forces russes sur les lignes d’avant le 24 février. Resterait ensuite à aborder les questions de l’annexion russe de la Crimée et du statut des républiques de Donetsk et Lougansk, ainsi que des réparations de la Russie pour les destructions causées à l’Ukraine.
«Ce scénario serait bien accueilli par les marchés parce qu’il enlève les incertitudes, anticipe Alan Mudie, chef des investissements chez Woodman Asset Management, à Genève. Les actifs les plus attaqués depuis l’invasion de l’Ukraine retrouveraient des couleurs.» La défaite russe placerait l’Occident dans une position de force et un changement de régime à Moscou pourrait intervenir. Les sanctions contre la Russie seraient partiellement levées. L’Union européenne (UE) pourrait alors repenser sa relation avec la Russie et donc son approvisionnement d’énergies. Le flot du gaz et du brut reprendrait et les prix baisseraient, tout comme ceux des métaux et des produits agroalimentaires. On verrait une remontée de l’euro par rapport au dollar. Les craintes d’une forte inflation s’amenuiseraient.
Les forces russes continuent leur avancée mais, face à l’hostilité de la population, elles auront du mal à contrôler les territoires conquis. Une partition du pays serait très instable
A la peine, l’armée russe peut-elle espérer des victoires importantes ou du moins symboliques, avant que les négociations avec les Ukrainiens entrent dans une phase décisive? Si la voie diplomatique se réchauffe, les deux camps vont vouloir engranger les gains militaires pour négocier en position de force. C’est surtout vrai pour Vladimir Poutine. Car, même si l’invasion de l’Ukraine ne se déroule pas comme prévu, l’armée russe dispose toujours d’une puissance de feu très supérieure à l’armée ukrainienne. Cette supériorité fait qu’elle a toujours l’initiative, malgré quelques contre-offensives ukrainiennes localisées. Jusqu’à présent, l’Ukraine peut revendiquer sa résistance contre un ennemi bien plus puissant, mais visiblement pas aussi motivé.
Depuis le début de l’invasion, les forces russes ont surtout progressé dans le sud de l’Ukraine, le long de la mer Noire. Elles assiègent le port de Marioupol, affamant et bombardant la population. Plus à l’ouest, les blindés russes butent sur la ville de Mykolaïv, dernière ville avant le port d’Odessa, «la perle de la mer Noire».
A moins que les généraux russes ambitionnent de remonter vers le nord le long du fleuve Dniepr, une possible future frontière naturelle. Cette manœuvre permettrait de prendre à revers l’armée ukrainienne retranchée face aux républiques séparatistes du Donbass soutenues par Moscou depuis le début du conflit dans l’est ukrainien en 2014. On sait peu de choses sur les combats sur ce front. Mais les experts pensent que le gros des troupes régulières ukrainiennes se trouve là-bas. Un encerclement de ces forces porterait un coup très dur à la résistance de Volodymyr Zelensky. De quoi assurer la mainmise russe sur l’est de l’Ukraine, éventuellement conjuguée à une conquête des rives de la mer Noire? Et d’ouvrir la voie vers une partition de l’Ukraine?
Engranger les victoires ne signifie pas contrôler le terrain. Les soldats russes y sont considérés comme des occupants, comme en témoignent les manifestations.
Mais engranger les victoires – pour l’instant l’armée russe n’a pris qu’une ville importante, le port de Kherson (sud) – ne signifie pas contrôler le terrain. Les soldats russes y sont considérés comme des occupants, comme en témoignent les manifestations. L’aéroport aux mains des Russes a été bombardé mardi. A Kherson comme dans d’autres villes, les maires ont été enlevés et remplacés par des élus pro-russes. A Kherson, Moscou a aussi émis l’idée d’un référendum d’autodétermination, comme celui sur le rattachement à la fédération russe de la Crimée. Même si le scrutin de 2014 s’était déroulé dans des conditions normales, et non sous la menace des hommes armés envoyés par Moscou, on peut supposer que la majorité de la population de la péninsule était favorable à un retour dans le giron russe.
La situation est aujourd’hui tout autre, selon Korine Amacher, professeur d’histoire russe et soviétique à l’Université de Genève. «La Russie ne peut pas revendiquer la protection des russophones et les bombarder comme elle le fait à Kharkiv et Marioupol. Le Kremlin a beau se référer à unité historique des Russes et des Ukrainiens, cela ne change rien au fait que les soldats russes sont considérés comme des occupants.» La spécialiste observe plutôt que les arguments historiques servent plutôt à justifier l’encerclement de l’Ukraine.
«Face à l’hostilité de la population soudée par cette invasion, l’armée russe aura de la peine à garder le contrôle des territoires conquis», avance Korine Amacher, pour souligner l’instabilité d’une éventuelle partition de l’Ukraine. Une longue guérilla suivrait. Moscou s’appuierait sans doute sur des supplétifs, comme les Syriens en train d’être recrutés ou des collaborateurs ukrainiens éventuellement encadrés par les mercenaires de Wagner. La diversité des combattants conduirait à un morcellement du territoire ukrainien chacun avec sa dynamique de conflit propre, «une balkanisation» comme lors des guerres en ex-Yougoslavie. Bref, la poursuite des affrontements.
«Si la Russie et l’Ukraine devaient signer un cessez-le-feu, l’économie mondiale retrouverait rapidement sa trajectoire de croissance de début 2022», affirme Alan Mudie, chef des investissements chez Woodman Asset Management. Les chaînes de valeur qui ont rompu pendant la guerre et qui ont contribué à l’inflation, commenceraient à fonctionner. Les banques centrales poursuivraient la voie de la normalisation de leur politique monétaire et augmenteraient graduellement les taux d’intérêt en vue de maîtriser l’inflation. Pour l’expert, ce scénario serait aussi rassurant pour les investisseurs. Les Etats-Unis et l’UE pourraient lever graduellement les sanctions, notamment contre les entreprises russes.
Faute d’intervenir directement ou d’installer une zone d’exclusion aérienne, les pays de l’OTAN multiplient les livraisons d’armes
L’OTAN ne cesse de le répéter: il est hors de question d’intervenir directement en Ukraine en se confrontant directement à la Russie. Malgré les appels dramatiques renouvelés encore mercredi par le président Volodymyr Zelensky devant le Congrès américain, les Etats-Unis de Joe Biden n’entendent pas se départir de cette ligne.
La question des livraisons d’armes occidentales pour venir en aide à l’armée ukrainienne ne cesse pourtant de prendre de l’ampleur. Au point que, face à une armée russe dont l’offensive semble manquer de cohérence (mais non de brutalité), ces livraisons semblent aujourd’hui de nature à rendre bien plus difficile l’invasion du pays.
A la suite de leur rencontre, mardi, avec Volodymyr Zelensky qu’ils sont allés retrouver à Kiev, les premiers ministres polonais, slovène et tchèque semblent plus déterminés que jamais. Au point que des responsables polonais assuraient dans la foulée que leur pays n’avait pas encore renoncé à délivrer 28 avions de combat MiG-29 à l’armée ukrainienne, comme ils l’avaient tenté avant que ne s’y opposent les Etats-Unis et l’OTAN.
Peu après l’intervention de Zelensky, Joe Biden signait l’octroi de 800 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire à l’Ukraine. La perspective, évoquée depuis plusieurs jours de fournir à l’armée ukrainienne des systèmes de défense antiaérienne plus performants, tels des S-300, semble aussi se concrétiser. Ces systèmes, de fabrication russe, figurent dans l’arsenal de bon nombre d’Etats de l’ancien bloc soviétique.
L’administration Biden ajoutait sa volonté de fournir à l’Ukraine une centaine de «drones kamikazes» fabriqués aux Etats-Unis.
L’administration Biden ajoutait en outre sa volonté de fournir à l’Ukraine une centaine de «drones kamikazes» fabriqués aux Etats-Unis, qui peuvent être commandés à des kilomètres de distance et cibler avec précision les chars et les positions d’artillerie russes.
Ces armes suffiront-elles à infléchir le cours de la guerre? «La prudence est de mise. La Russie est une grande puissance militaire», répondait mercredi le secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Alliance.
Dimanche, la Russie a ciblé une base militaire ukrainienne à proximité de la frontière polonaise avec une série de missiles de longue portée, tirés sans doute depuis le territoire russe. Des tirs qui, selon les experts, visaient davantage à mettre en garde les Occidentaux qu’à tenter d’interrompre ce flux de matériel militaire, dont on suppose qu’une partie passait par cette base après avoir transité par la Pologne ou la Roumanie.
Largement absentes de l’ouest de l’Ukraine, les forces russes peuvent difficilement contrer cet afflux, sans courir le risque de provoquer un éventuel accident et de faire déborder le conflit à l’intérieur du territoire de l’OTAN. Dans l’immédiat, l’armée russe pourrait choisir de s’en prendre systématiquement aux voies de communication ukrainiennes par lesquelles passent ces convois d’armes.
Cette manière de harceler à distance les forces russes, en rendant plus difficile leur progression, pourrait cependant convaincre l’état-major russe de déployer davantage de moyens et de s’en prendre plus brutalement encore à la population.
Nous entrerions alors dans un scénario du pire avec de très graves destructions et une guerre qui s’installerait pour très longtemps. Pour Alan Mudie, ce scénario marquerait le retour du rideau de fer en Europe, le renforcement de l’axe Russie-Chine, le maintien des sanctions contre la Russie, la démonstration de la volonté du Kremlin d’annexer d’autres territoires. Un tel scénario serait synonyme de déglobalisation, de hausses des prix et d’inflation. L’expert prévoit également une résistance ukrainienne, qui se traduirait par une forte instabilité politique mais aussi des marchés de l’énergie, des métaux et des produits agricoles. Dans ce scénario, il deviendra impératif et urgent pour l’Europe de trouver d’autres sources d’énergies.
C’est le scénario de l’impasse. D’un côté, une armée russe le dos au mur, enlisée en Ukraine et prête à l’escalade. De l’autre, des pays de l’OTAN tentés d’en profiter pour frapper Poutine. Au risque d’étendre la guerre sur le territoire de l’UE
Et si Vladimir Poutine, en difficulté en Ukraine, choisissait d’étendre le conflit pour déstabiliser l’Union européenne? Trois semaines après le début de la guerre, aucun gouvernement n’ose défendre publiquement ce scénario. Mais lorsque les dirigeants des 30 pays membres de l’OTAN se réuniront à Bruxelles le 24 mars, en amont d’un nouveau sommet de l’UE, cette option sera bien sur la table. Impossible en effet, à ce stade, d’exclure une guerre de plus grande envergure, surtout si la résistance ukrainienne s’enhardit et conduit le Kremlin à choisir délibérément la carte de l’escalade pour éviter l’impasse, dans l’espoir de fracturer les Occidentaux et d’obliger l’OTAN à sortir de son rôle défensif. Ce qui permettrait au pouvoir russe d’alimenter sa propagande anti-occidentale et de justifier, a posteriori, son agression déclenchée le 24 février.
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Cet engrenage cauchemardesque pourrait, selon les experts, être déclenché de deux façons. Première possibilité: un excès de zèle militaire d’un des pays européens frontaliers de l’Ukraine, tenté de profiter des difficultés rencontrées par l’armée russe pour organiser, ou soutenir directement, des frappes contre ses convois blindés. L’état-major polonais, après avoir proposé en vain de livrer ses MiG-29 à l’armée de l’air Ukrainienne – les Etats-Unis et l’OTAN ont rejeté cette option, mais Joe Biden sera sans doute interpellé à nouveau sur le sujet lors de sa visite à Varsovie le 25 mars – n’a, pour le moment, pas écarté formellement cette option, d’autant plus que les informations ramenées depuis deux semaines du terrain militaire confirment les faiblesses structurelles des Russes. Leur contrôle du ciel n’est pas optimal. Leurs hélicoptères sont limités dans leurs missions par la livraison de missiles sol-air occidentaux. La mobilité des blindés est ralentie par le dégel. N’est-ce pas, dès lors, le bon moment pour riposter, en misant sur le fait que Vladimir Poutine n’osera pas recourir à l’utilisation d’armes nucléaires tactiques? La conséquence inévitable serait en revanche un mouvement probable des Russes en direction des pays les plus vulnérables de l’UE, ou de ses plus fragiles voisins comme la Moldavie. Le conflit deviendrait automatiquement régional.
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Seconde possibilité conduisant à l’extension possible du conflit: des frappes préventives russes sur des bases ukrainiennes proches des frontières de l’UE, comme cela s’est passé dimanche 13 mars à Yavoriv, à 20 kilomètres de la Pologne. L’hypothèse de tirs de missiles destinés à tester les défenses de l’OTAN (notamment les batteries de missiles antimissiles Patriot) ne peut pas non plus être écartée. Déjà confrontés à l’aggravation de la situation humanitaire dans les villes ukrainiennes assiégées par la Russie, avec ce que cela entraîne au niveau de leur opinion publique (manifestations, pressions politiques…) en faveur d’un engagement plus direct, les pays de l’Alliance atlantique se trouveraient dans l’obligation de réagir, aux termes de l’article 5 de la charte qui garantit leur sécurité collective. S’ajoutent à ces hypothèses les risques, inévitables en ces temps de mobilisation générale des forces russes et alliées, de frappes accidentelles ou d’incidents aériens, voire maritimes.
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La suite? Un test redoutable pour l’Union européenne, avec le risque de voir certains pays rechigner à s’engager, et d’autres résolus à prendre les armes. Tout cela, fort heureusement, est aujourd’hui de la géopolitique fiction. Personne n’y croit. Personne ne juge une telle escalade envisageable. Comme cela était le cas à propos d’une invasion russe de l’Ukraine, avant le 24 février…
Ce scénario s’apparente au premier selon lequel la Russie échoue à régner sur l’Ukraine. Le sentiment d’échec sera exacerbé au fur et à mesure des pertes humaines et matérielles au fil des semaines et des mois. La propagande ne suffira pas à rassurer l’opinion publique russe, ce qui pourrait mener à un changement de régime à Moscou. Ce serait l’occasion de reconfigurer les relations Europe-Russie. «Si l’enlisement dure, les exportations russes mais aussi ukrainiennes d’énergies ainsi que des matières premières minières et agricoles seront impactées, prédit Alan Mudie. La hausse inévitable des prix réduira le revenu disponible des ménages renforçant les risques de récession.»
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