Une vague de chaleur record s'abat sur l'Inde et le Pakistan
Une vague de chaleur record s’est abattue sur l’Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d’électricité et des pénuries d’eau pour des millions d’habitants qui devraient subir ces fournaises de plus en plus fréquemment à l’avenir, selon des experts du changement climatique
La température à New Delhi approchait jeudi dernier les 46 degrés Celsius. La vague de chaleur extrême continue de sévir, selon le département météorologique indien.
Des habitants de la ville disent n'avoir jamais vécue une si grande chaleur.
Le nord-ouest du Rajasthan indien, l'ouest du Gujarat et le sud de l'Andhra Pradesh, ont imposé des coupures de courant aux usines pour réduire leur consommation.
Selon des informations de la presse locale, les principales centrales électriques sont confrontées à des pénuries de charbon.
Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d'habitants ont également signalé une baisse de l'approvisionnement en eau qui ne fera que s'aggraver jusqu'aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet.
En mars, New Delhi a connu un maximum de 40,1 degrés, la plus chaude température jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946.
Ces vagues de chaleur ont tué plus de 6500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, elles sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.
«Le changement climatique rend les températures élevées en Inde plus probables, a affirmé le Dr Mariam Zachariah du Grantham Institute, à l'Imperial College de Londres. Avant que les activités humaines n'accroissent les températures mondiales, une chaleur comme celle qui a frappé l'Inde au début du mois n'aurait été observée qu'environ une fois tous les 50 ans», a ajouté l'experte.
«Nous pouvons désormais nous attendre à des températures aussi élevées, environ une fois tous les quatre ans», prévient-elle.
«Les températures augmentent rapidement dans le pays, et augmentent beaucoup plus tôt que d'habitude», avait souligné le Premier ministre Narendra Modi mercredi, au lendemain d'un l'incendie survenu sur la montagne d'ordures de Bhalswa, dans le nord de New Delhi.
Jeudi, selon un responsable des pompiers de la capitale, les pompiers luttaient encore contre le feu, dont l'épaisse fumée s'ajoutait à la pollution atmosphérique, espérant le maîtriser d'ici vendredi.
Le Pakistan voisin subissait aussi jeudi cette chaleur extrême qui devrait se prolonger cette semaine.
Les températures devraient dépasser de 8 degrés la normale dans certaines parties du pays, pour culminer à 48 degrés dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.
Les agriculteurs devront gérer judicieusement l'approvisionnement en eau, dans ce pays où l'agriculture, pilier de l'économie, emploie environ 40% de la main-d'oeuvre totale.
Le mois de mars a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961, selon le bureau météorologique du Pakistan.