En Arménie, les vestiges de l’astronomie de l’ère soviétique
Sur les flancs d’un volcan éteint, quelques scientifiques de l’ancienne république soviétique devenue indépendante en 1991 luttent pour la survie de l’astrophysique nationale dans un décor rétrofuturiste. Sur les trois centres de recherche du mont Aragats, deux sont toujours en activité. En voici quelques images
Par Le Temps
Après dix-sept ans de lutte contre Moscou, le physicien arménien Paris Herouni obtient le droit d’installer un radiotélescope optique sur les flancs du mont Aragats. Il y sera installé en 1975.
Construit par LOMO (Association optico-mécanique de Léningrad) en URSS, le plus grand télescope de l’observatoire de Byurakan permettra une première observation en 1987.
L’ambition des scientifiques d'aujourd'hui, derrière la réhabilitation du radiotélescope Herouni, est de replacer l’Arménie au cœur de la recherche mondiale. Une nouvelle visibilité qui pourrait constituer un moyen de dissuasion contre de potentielles attaques de la Turquie ou de l’Azerbaïdjan.
Salle de contrôle du radiotélescope optique d’Orgov. Le complexe n’est plus utilisé à des fins scientifiques, mais par un éleveur de la région.
La première guerre au Haut-Karabakh et la crise énergétique des années 1990 ont été des obstacles supplémentaires pour le fonctionnement et la maintenance des centres de recherche.
Les deux scientifiques fondateurs de ces centres de recherche, Viktor Ambartsumian et Paris Herouni, ont fait leurs études en URSS. Ils ont mis des années pour convaincre Moscou d’installer ces observatoires en Arménie.
Les scientifiques arméniens d'aujourd'hui estiment qu’il s’agit de développer ce qui existe déjà, cela à plus forte raison après la récente guerre que la région a connue.
Fondé en 1946, l’observatoire de Byurakan a permis, avant la chute de l’URSS, la découverte de nouveaux types d’associations stellaires, de milliers d’étoiles éruptives et de douzaine de supernovæ.
Stockage du matériel du radiotélescope optique d’Orgov. Le lieu est idéal: pas loin d’Erevan (capitale de l’Arménie), mais sur un volcan suffisamment haut et isolé pour favoriser l’observation.
Le projet AREV, qui développait un nouveau type de centrale solaire écologiquement pure, a été abandonné à la suite d'un très long procès avec la société britannique partenaire et de la mort du physicien Paris Herouni, en 2008.