En images: la campagne électorale italienne passe par Lampedusa
Le chef de la Ligue Matteo Salvini a choisi Lampedusa, au sud de la Sicile, et son centre d’accueil pour lancer sa campagne électorale anti-immigration clandestine ce jeudi 4 août. Des milliers de personnes ont débarqué sur l’île en juillet
La protection des frontières est le premier thème à entrer dans la campagne des élections législatives italiennes du 25 septembre. Les droites ont transformé Lampedusa, au sud de la Sicile, en symbole d’une immigration clandestine incontrôlée.
L’arrivée de plusieurs milliers de migrants en juillet a démontré une nouvelle fois la fragilité du plus grand centre d’accueil d’Italie. Jusqu’à 2100 personnes ont dû s’entasser dans une structure pouvant accueillir jusqu’à 350 individus.
Début août, des centaines de personnes ont été transférées en Sicile sur des ferrys et un bateau des gardes-côtes. «Il s’agit d’une opération pour cacher les migrants», a dénoncé Matteo Salvini. Une accusation rejetée par la ministre de l’Intérieur.
En campagne, le secrétaire de la Ligue s’est rendu jeudi sur l’île pour visiter le plus grand centre d’accueil du pays. Lampedusa est le «camp de réfugiés d’Europe», a-t-il dénoncé en recyclant un vieux slogan.
42 465 personnes ont immigré en Italie cette année, contre 30 315 sur la même période en 2021. «Il ne s’agit pas de chiffres de crise», a précisé Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations.
Matteo Salvini a choisi Lampedusa pour briguer le Ministère de l’intérieur, poste qu’il a occupé entre 2018 et 2019. Il n’avait alors pas résolu les problèmes de l’île et du centre, aujourd’hui «indigne, selon lui, d’un pays démocratique».
Les conditions dans le centre ont aussi été dénoncées début juillet par l’ancienne maire de l’île, la démocrate Giusi Nicolini. Elle regrette que «des femmes enceintes, des enfants et des malades dorment et mangent à terre, entre les déchets».
Des migrants continuent d’arriver tous les jours sur les côtes italiennes. Vendredi, 659 personnes débarquaient à Tarente, dans les Pouilles, après avoir été sauvées en Méditerranée par le «Geo Barents» de Médecins sans frontières.
Lampedusa, «la porte de l’Europe», accueille chaque année des dizaines de milliers de touristes. Elle fut au cœur de la crise migratoire de 2013 et, à l’occasion de chaque élection législative, devient terre de campagne électorale pour les droites.