En images: un mois après les séismes en Turquie, le village de Buyuknacar survit
Il y a juste un mois, le 6 février, la Turquie et la Syrie étaient frappées par deux séismes parmi les plus meurtriers en 100 ans. A Buyuknacar, grand village agricole situé dans le sud de la Turquie, les habitants organisent leur survie
L'entrée du village laisserait croire à un vide-grenier, linge et vaisselle étalés au soleil de mars. Mais les tentes et les bâches plastique tendues entre les branchages renvoient vite au destin tragique de Buyuknacar.
Dans ce grand village agricole situé à 1450 m d'altitude, dans le sud de la Turquie, 120 des 2000 habitants ont trouvé la mort le 6 février quand la terre s'est soulevée.
«J'ai essayé de me lever, mais je ne pouvais pas marcher, je tombais», se souvient, l'ancien administrateur (à gauche) Ziya Sütdelisi, 53 ans, qui a déploré 74 morts dans son seul quartier, sur 400 habitants.
Pour son malheur, Buyuknacar est situé pile sur une faille, à 25 km à peine de Pazarcik, l'épicentre de la secousse d'une magnitude de 7,8 qui a fait 46 000 morts en Turquie et 6000 en Syrie.
«On nous a toujours dit que notre sol était solide. Personne ne nous a jamais prévenus», assure Ziya Sütdelisi, bien que la région de Kharamanmaras soit connue, comme une grande partie de la Turquie, pour son extrême exposition aux risques sismiques.
«Pour Kahramanmaras ou Pazarcik, on savait. Mais ici, on pensait que ça tiendrait» confirme son épouse, Kiymet. «Et en quelques secondes, tout s'est écroulé».
Des maisons parfois centenaires ont disparu en un clin d'œil, laissant en place des chaos de pierres taillées, de madriers, de plaques de béton et tôles. De gros rochers se sont décrochés de la montagne au-dessus des habitations et ont roulé sur les toits et dans les cours.
Un homme se tient près de sa maison effondrée dans le village de Buyuknacar à Kahramanmaras, en Turquie, mercredi 15 février 2023.
Sennur Sutdelisi, 37 ans, a perdu ses deux enfants et son mari dans le tremblement de terre.
En promettant une reconstruction rapide des zones sinistrées, le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis le mois dernier des études de terrain et de «rapprocher» les habitations des montagnes, gages selon lui de sécurité.