La destruction des mangroves indonésiennes en images
L'appétit des pays occidentaux pour les crevettes incite les Indonésiens à défricher leurs mangroves pour faire place aux fermes aquacoles. Avec des conséquences désastreuses pour l'environnement
Par Le Temps
Près du village de Sawah Luhur dans la province de Banten, nord de l'Indonésie. Au centre de ce «tambak», bassin où sont cultivées crevettes et poissons, un arbre mort et décharné rappelle que se dressait ici autrefois une épaisse mangrove.
Kasrudin, aquacultivateur de 38 ans, montre une poignée de crevettes de sa production.
Le tri des crevettes se fait à la main dans certaines exploitations de petite taille.
Dans les fermes aquacoles traditionnelles, les crevettes sont attirées dans des pièges grâce à la lumière des flammes.
Une ferme aquacole industrielle sur la côte occidentale de la Province de Banten. Elle contient de nombreux bassins d'un hectare ou moins, avec des roues permettant d'agiter l'eau et donc de l'oxygéner. De nombreux antibiotiques et autres produits chimiques sont ajoutés pour favoriser la croissance des crevettes.
Sans rideau végétal offert par les mangroves, les terrains sont fréquemment inondés d'eau de mer comme ici à Semarang.
Le portique d'une mosquée en ruine dans le village de Bedono. Victime d'inondations, le site a été abandonné il y a une dizaine d'années.
Toujours sur le site du village de Bedono, la nature a repris ses droits. En fuyant leurs maisons faites de matières végétales, les habitants ont laissé derrière eux énormément de matière organique qui a fait office de substrat pour les arbres de la mangrove.
Des jeunes pousses d'arbres poussant dans les mangroves sont plantées par certains habitants persuadés que la richesse du territoire repose sur ces forêts côtières impénétrables.
Près du village de Tapak, sur l'île de Java, de jeunes mangroves récemment replantées. Certains arbres sont en vente, d'autres servent au renforcement des lignes côtières qui reculent sous les eaux, faute de protection végétale.
Sururi, 58 ans, pose dans sa pépinière de mangrove au village de Mangunharjo. Il y travaille depuis 1998, suite à des inondations qui avaient transformé les terres en marais salés. Il est aujourd'hui parvenu, avec d'autres à restaurer la couverture végétale de la côte à un niveau quasi identique au niveau d'origine.