En images: Drones, capteurs, la culture des durians passe au high-tech en Malaisie
Avec des drones, des capteurs et une irrigation sur mesure, une plantation de durians du Sud de la Malaisie s’est tournée vers l’agriculture high-tech pour optimiser la culture de ce fruit hérissé de piquant très odorant
Par Le Temps
Les amateurs du durian, fruit cultivé en Asie du Sud-Est sont particulièrement nombreux en Chine.
Pour ses détracteurs, c’est le fruit le plus puant au monde, avec une odeur tenace comparée aux fruits pourris ou aux chaussettes sales, qui est interdit dans nombre d’hôtels et les transports publics de la région.
Dans un marché de plus en plus compétitif, la société agricole malaisienne Top Fruits Plantations s’est tournée vers des méthodes high-tech pour améliorer son rendement.
Les technologies permettent aux agriculteurs de mesurer plus précisément combien d’engrais et d’eau ils doivent utiliser pour chaque arbre.
«C’est une façon beaucoup plus rapide pour obtenir des résultats plus consistants», relève le directeur exécutif Tan Sue Sian, au cours d’une visite de ses plantations à Batu Pahat, dans l’Etat de Johor au Sud du pays.
Des capteurs, placés à travers 160 hectares, soit plus de la moitié de l’exploitation de Top Fruits, donnent des informations clés sur la qualité du sol et sa composition, lisibles par les employés sur des appareils portables.
Ces capteurs, des boîtes placées sur des poteaux, sont connectés au sol par des câbles. D’ici 2024 la plantation dans son ensemble devrait en être équipée.
Des asperseurs connectés à un faisceau de tuyaux sont activés à distance pour alimenter les arbres en eau et en engrais, tandis que des drones survolent la plantation pour répandre des pesticides.
Ces méthodes étaient jusqu’ici inédites dans les plantations malaisiennes où les agriculteurs se reposent d’habitude sur une large main-d’œuvre et leur instinct.
Top Fruit a fait un investissement substantiel d’environ quatre millions de ringgits (environ 865 000 francs suisses) sur trois ans pour s’équiper. Mais il a vu une progression des rendements de quelque 40% avec une réduction de la main d’œuvre de 30%.
La société peut à présent produire 800 tonnes de durians par an sur ses plantations, dont 80% sont congelés dans ses usines pour y être exportée, essentiellement en Chine.
Le producteur du «roi des fruits» mène des recherches plus poussées avec un laboratoire et collabore avec des universités locales.