Un projet «un peu fou»: six «astronautes» sont enfermés dans une station lunaire sous les Alpes
Sous le col du Grimsel, l'association Space@yourservice de l'EPFL a créé la copie conforme d'une station lunaire . Six étudiants y passeront huit jours isolés du reste du monde. De quoi montrer que «la Suisse est une nation spatiale». Visite en images
Par Le Temps
C’est dans les tunnels souterrains du col qui relie les cantons du Valais et de Berne que l’association
Space@yourservice
a décidé de créer les décors de sa station
lunaire,
dans le cadre de son projet Asclepios.
«C’est plutôt assez ressemblant à ce qui existe dans l’espace», estime
Chloé Carrière présidente de l'association
co-fondatrice du projet.
Une fois isolés, les «six astronautes» se retrouveront dans des conditions similaires avec des ressources limitées à celles que l'on retrouverait sur la Lune.
A 18h, la mission est lancée, les six étudiants sont enfermés dans la base pour huit jours. Leurs collègues qui restent au sol auront pour tâche de surveiller la bonne conduite de la mission.
L'objectif de la mission est de mener des tests scientifiques et sociaux, notamment sur l'impact d'un tel isolement sur le moral des astronautes.
Les collègues «seront là pour nous soutenir, se relayant 24h/24», relève Julien Corsin, l’un des six à partir s’isoler.
Julien Corsin,
étudiant en système de communication et technologie spatiale,
évoque un «beau projet» un «petit peu fou» qui lui permettra de sortir de «sa zone de confort».
Au total il aura fallu deux ans pour les préparer et construire la station
étalée sur trois étages, qui comprend: une chambre, une zone de repos,
des toilettes sèche...
... une salle de sport dans laquelle les «astronautes» devront s’entraîner environ 1 heure et demie par jour...
... une petite cuisine remplie des vivres parcimonieusement calculées pour répondre aux besoins nutritionnels des six habitants…
... et la zone de travail, la seule à être chauffée à une température de 18 degrés.
Le reste de la «grotte» est à 13 degrés.
Agés de 21 à 32 ans, les astronautes viennent de Suisse, de France, de Grande-Bretagne et du Chili. Ils ont été sélectionnés parmi environ 200 candidats du monde entier.
Ces huit jours peuvent paraître très courts, mais «ça nous semblera long au fur et à mesure que l’on s’adaptera au rythme», estime Juilien Corsins. Car chaque minute de la mission est définie à l’avance. «On sait exactement ce qu’on doit faire et quand.»
Coût de la mission: 300 000 francs en comptant le matériel prêté. La moitié est financée par l'EPFL, le reste par des partenaires.
La seule chose qui n'a pas pu être reproduite, «c'est la gravité, qui est un sixième de celle de la Terre», relève Chloé Carrière.