L'annonce de la nomination de Sarah Palin, gouverneure de l'Alaska, comme colistière du républicain John McCain a surpris même en Amérique. Les journaux oscillent entre présentation de la candidate et interrogations sur la pertinence de ce ticket.
• «Son père a tué le grizzly qui recouvre aujourd'hui le canapé de son bureau. Elle chasse et pêche. Elle court des marathons. Elle a accouché de son cinquième enfant durant son premier mandat de gouverneur. [...] Sarah Palin, dont la nomination à la vice-présidence par le sénateur McCain a étonné, avait également pris l'Alaska par surprise.» Le New York Timespose le cadre. Où l'on apprend, encore, que la dame est membre de la National Rifle Association, des Féministes pour la vie - et contre l'avortement - et qu'elle s'est prononcée en faveur d'une interdiction du mariage homosexuel.
öLe Washington Post, d'ailleurs, évoque les milieux religieux, et notamment évangélistes, «boostés par la nomination de Palin». «C'est très excitant d'avoir affaire à quelqu'un qui porte la foi», se réjouit une fidèle.
• Dans un registre plus superficiel, Newsweeksouligne le fait que le sénateur McCain achève sa campagne entre deux ex-reines de beauté: son épouse, miss junior Arizona en 1968, et sa colistière, miss Alaska en 1984.
öNombre de journaux américains reviennent sur l'histoire du «pont vers nulle part». Censé connecter une petite île de l'Alaska et un aéroport, alors qu'une liaison en ferry semblait largement suffisante et beaucoup moins onéreuse, le projet avait finalement été abandonné. Chantre de la lutte contre la corruption, Sarah Palin assure que c'est elle qui a demandé au Congrès de renoncer. Les démocrates déclarent au contraire qu'elle a fait campagne en faveur de ce chantier gigantesque et controversé.
• Les médias américains dissèquent évidemment le ticket républicain. Le Los Angeles Timesrapporte les doutes de nombreux partisans, qui «comptaient sur John McCain, septuagénaire survivant d'un cancer, pour choisir quelqu'un susceptible de le remplacer en cas de problème». Le quotidien évoque cependant le discours officiel du parti, affirmant que «Palin permettra de courtiser un électorat cher à Clinton et sceptique vis-à-vis d'Obama, celles que l'on nomme les «hockey moms» et autres classes laborieuses».
• Le Wall Street Journal, quant à lui, revient sur l'importance, ou non, du candidat-adjoint. «Les électeurs, en général, expliquent aux sondeurs qu'ils accordent peu d'intérêt au deuxième nom figurant sur le ticket. L'édition 2008, déjà inhabituelle de bien des manières, pourrait être une exception, tant les deux choix indiquent une volonté d'en découdre avec des questions que les candidats à la présidence sont incapables de résoudre eux-mêmes.» Et le quotidien de souligner le jeu de miroirs entre un Barack Obama jeune et remuant assorti d'un Joe Biden plus expérimenté et le sénateur McCain, septuagénaire couplé avec la jeune Sarah Palin.
The New York Times, journal de référence tiré à 1160000 exemplaires.
Newsweek, hebdomadaire généraliste diffusé à 4 millions d'exemplaires.
The Washington Post, quotidien de centre droit, 700000 exemplaires, défend un journalisme d'investigation.
The Los Angeles Times. Fondé en 1881, le quotidien de la côte ouest tire à 900000 exemplaires.
The Wall Street Journal. Bible des milieux d'affaires, le quotidien new-yorkais est diffusé à 2 millions d'exemplaires.