Les violences quotidiennes qui endeuillent l’Irak depuis plus de dix ans ont connu cette année un nouveau pic, avec un bilan s’élevant à plus de 6200 morts depuis janvier, faisant craindre un retour au conflit civil ayant ensanglanté le pays après l’invasion menée en 2003 par les Etats-Unis.

Les autorités craignent une accélération des attaques à l’approche des élections générales prévues en avril.

Mardi, des secteurs de l’ouest de Bagdad et les villes à majorité sunnite d’Abou Ghraib, Fallouja, Baqouba, Mossoul et Tarmiyah ont été le théâtre d’attaques à la bombe ou de fusillades.

L’attaque la plus meurtrière a été menée à l’aide de deux bombes posées en bord de route près de bureaux municipaux à Tarmiyah, une localité à la périphérie nord de Bagdad, plusieurs fois touchée par les violences ces dernières semaines. Deux kamikazes ont par la suite fait détoner leurs charges au milieu d’une foule accourue sur les lieux après les premières explosions.

L’attaque a fait 7 morts et 15 blessés, selon deux responsables de la sécurité.

D’autres attaques à travers le pays ont fait 11 morts et de nombreux blessés, ont rapporté des responsables de la sécurité et des médecins.

A Bagdad, un attentat à la voiture piégée a fait six morts dans le quartier de Bayaa, à majorité chiite, alors qu’une explosion a fait cinq blessés dans le secteur d’Amriyah, à majorité sunnite.

A l’ouest de la capitale, trois personnes sont mortes dans des attaques à Abou Ghraib et Fallouja, dans la province d’Anbar. Plus au nord, deux autres personnes ont été tuées par des attaques à la bombe à Mossoul et dans la région de Baqouba.

L’Irak est endeuillé quotidiennement par des violences qui ont déjà fait plus de 6200 morts depuis le début de l’année, dont près de 950 en novembre.

La multiplication de ces attaques particulièrement sanglantes a poussé les autorités, qui semblent impuissantes face à l’effusion de sang, à demander notamment l’aide des Etats-Unis pour y mettre un terme. La réaction de la communauté internationale est restée jusqu’ici très timide.