En 1985, le prisonnier noir Nelson Mandela refuse son élargissement
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En juin 1964, Nelson Mandela et sept autres membres de l’African National Congress (ANC) sont condamnés à la prison à vie pour trahison, dont Mandela refuse d’être libéré après 21 ans en échange de son renoncement à la lutte armée contre l’apartheid. Après 27 ans de captivité, il est libéré par le président Frederik De Klerk, et sera élu président de la République sud-africaine en 1994
Le dirigeant nationaliste noir Nelson Mandela a rejeté dimanche l’offre du gouvernement sud-africain qui proposait de le libérer à condition qu’il renonce à la violence, et présenté lui-même cinq conditions au président Pieter Botha.
La réponse de M. Mandela, ancien chef du congrès national africain (ANC) depuis plus de vingt ans, a été lue par sa fille Zinzi, au cours d’une réunion publique à Soweto, cité noire proche de Johannesburg. Devant près de 5 000 personnes, Zinzi Mandela a déclaré: «Mon père a dit: je ne peux pas et ne pourrai pas prendre d’engagement à un moment où ni moi, ni vous, le peuple, ne sommes libres. Votre liberté et la mienne ne peuvent être séparées.»
Le 31 janvier, le président Pieter Botha avait offert à M. Mandela et aux autres chefs de l’ANC de les libérer s’ils renonçaient à recourir à la violence pour renverser le Gouvernement minoritaire blanc sud-africain.
Dans sa déclaration, M. Mandela se déclare surpris par la condition mise par M. Botha à sa libération. En revanche, il exhorte le président sud-africain à renoncer lui-même à la violence, à s’engager à démanteler le système d’apartheid et de ségrégation raciale, à autoriser l’ANC, à libérer les prisonniers politiques et à garantir la liberté d’action politique.
La première déclaration publique de Mandela
Mon père dit:… «Je chéris ma propre liberté, mais la vôtre plus encore. Je ne vais pas vendre les droits de mon peuple…»
C’est la première fois en vingt ans que Nelson Mandela fait une déclaration publique. Selon la loi sud-africaine, le dirigeant noir ne peut être cité publiquement.
En 1964, M. Mandela a été condamné à la prison à vie pour sabotage et tentative de subversion par la violence. C’est la première fois que le Gouvernement sud-africain lui propose sa libération. De nombreux appels se sont élevés à l’étranger pour réclamer la mise en liberté d’un homme généralement considéré comme le principal porte-parole des Noirs sud-africains.
Il soutient la lutte armée. Jusqu’ici les attentats de l’ANC visent généralement des installations plutôt que des personnes.