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AbonnéLa décision du premier ministre français de faire adopter en urgence le projet de loi sur la réforme des retraites coupe court au débat parlementaire. Au risque, pour Emmanuel Macron, d'apparaitre une nouvelle fois indifférent aux inquiétudes du «pays réel», à deux semaines des municipales

La preuve est de nouveau faite, en France, de la prééminence brutale du pouvoir exécutif sur le parlement. En annonçant samedi en fin d'après-midi devant les députés sa décision de recourir à l'article 49.3 de la constitution – qui permet d'adopter en urgence un texte de loi sans vote par les députés, après une seule navette avec le Sénat – afin de faire adopter son projet de réforme du système de retraites, le premier ministre Edouard Philippe n'a pas seulement interrompu les débats en cours à l'Assemblée nationale depuis treize jours sur ce texte emblématique de la «transformation» de la France voulue par Emmanuel Macron. Il a surtout confirmé la volonté du camp présidentiel d'imposer cette réforme, contestée par une grande partie des syndicats et toujours impopulaire dans l'opinion selon les sondages (entre 60 et 65% des français continuent de réclamer le retrait de ce texte), Et ce, alors que les élections municipales, à valeur de test, auront lieu les 15 et 22 mars.