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8000 personnes à Liestal contre les mesures anti-Covid, début du reconfinement à Paris: les nouvelles du 20 mars

Une manifestation a réuni ce samedi 8000 opposants aux mesures sanitaires dans le canton de Bâle. Une tentative de manifestation a été éconduite à Berne. En Allemagne, des heurts ont éclatés. Notre suivi du samedi 20 mars

Plus de 8000 personnes ont manifesté samedi à Liestal contre les mesures sanitaires — © AFP
Plus de 8000 personnes ont manifesté samedi à Liestal contre les mesures sanitaires — © AFP

L'essentiel

Vendredi, le Conseil fédéral a annoncé qu'il renonçait aux ouvertures prévues pour lundi, en particulier les terrasses et les salles culturelles et sportives. Il faudra attendre quatre semaines de plus.

Retrouvez notre suivi de la journée de vendredi

■ Discours et manifestations anti-Covid à Liestal

Quelque 8000 personnes - la plupart sans masque de protection - ont participé à une manifestation autorisée contre les mesures anti-Covid-19 à Liestal (BL) samedi. En ville de Berne, la police a empêché une tentative de manifestation en se déployant massivement.

© AFP
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A Liestal, la police n'est pas intervenue pour interpeller les personnes qui ne portaient pas de masque de protection. Elle a préféré faire en sorte que la manifestation se déroule dans le calme, selon un porte-parole des forces de l'ordre interrogé par un correspondant de l'agence de presse Keystone-ATS présent sur place.

Les manifestants portaient des pancartes avec des slogans comme «Vacciner tue» ou «Pas de tests de masse». Cette marche a été initiée par l'association «Protestation silencieuse» qui avait déjà organisé ces dernières semaines des manifestations à Coire et à Wohlen (AG) notamment.

Place fédérale bouclée

A Berne, la police a tué dans l'œuf une tentative de manifestation qui visait également à protester contre les mesures sanitaires. Les forces de l'ordre se sont assurées qu'aucun rassemblement ne puisse se former en ville de Berne ou le long de l'Aar en se déployant massivement.

Un mouvement citoyen avait appelé à manifester durant l'après-midi. «Tous ensemble pour notre liberté»: ce slogan a été imprimé sur un tract, diffusé sur les réseaux sociaux en français et en allemand mais également dans les boîtes aux lettres en ville de Berne.

A midi, peu après la fermeture du marché, la police a bouclé la Place fédérale. Idem pour l'Helvetiaplatz, peu après. Motif invoqué par les forces de l'ordre: l'interdiction en vigueur des rassemblements de plus de 15 personnes dans l'espace public. Selon des estimations, environ 50 personnes se trouvaient sur ladite place. Elles ont été contrôlées une à une.

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Le Pont de Kirchenfeld, qui relie le quartier du même nom, où se trouve l'Helvetiaplatz, au centre-ville, a été bouclé. Le Pont Dalmazi, qui traverse l'Aar en contrebas du quartier, également.

Des heurts en Allemagne

Des heurts ont éclaté samedi entre la police et des opposants aux mesures restrictives prises contre le Covid-19 à Cassel, une ville du centre de l'Allemagne, au cours d'un des plus grands rassemblements de ce type depuis le début de l'année dans ce pays.

Plusieurs milliers de contestataires se sont retrouvés sur une place du centre de Cassel, le principal point de ralliement, serrés les uns contre les autres et ne portant pas de masque de protection, a constaté un journaliste de l'AFP.

■ Pakistan: le Premier ministre Imran Khan positif au coronavirus

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a été testé positif au Covid-19, deux jours après avoir reçu un vaccin contre la maladie, ont annoncé samedi ses services.

«A ce stade, le bureau du Premier ministre ne peut que confirmer que l'honorable Premier ministre a été testé positif au Covid-19 et s'est placé à l'isolement. Nous fournirons plus de détails en temps utile», ont déclaré ses services.

Imran Khan, 68 ans, avait reçu jeudi une injection du vaccin chinois Sinopharm, alors que le Pakistan est confronté à une troisième vague épidémique.

■ Un Français sur trois confiné

Un tiers des Français se réveillent samedi sous un confinement d'un nouveau genre, avec des promenades autorisées pour plusieurs heures, mais dans un rayon restreint de 10 km, et une partie des commerces fermés.

Depuis cette nuit, à minuit, seize départements sont soumis pour au moins quatre semaines à ces restrictions, bien plus légères que le premier confinement national d'il y a tout juste un an: les huit d'Ile-de-France, les cinq des Hauts-de-France, la Seine-Maritime, l'Eure et les Alpes-Maritimes. Soit 21 millions d'habitants, dont les 12 millions de la région parisienne, poumon économique du pays. Les déplacements interrégionaux sont interdits, sauf pour «motif impérieux».

Comme en Suisse, la liste des commerce «essentiels» suscite la discussion, sinon l'étonnement. Fleuristes, chocolatiers, concessions automobiles et magasins de réparation et d'entretien d'instruments de musique pourront rester ouverts dans les 16 départements soumis à partir de samedi au reconfinement, selon un décret paru samedi au Journal officiel, précisant une annonce du Ministère de l'économie.

■ La presse comprend la décision du Conseil fédéral

Le Conseil fédéral a décidé vendredi de repousser les principales mesures d'assouplissement. Bien que frustrante, cette décision était cohérente au vu de la situation épidémiologique, estime la presse suisse samedi matin.

La Liberté note que le Conseil fédéral veut éviter de perdre le contrôle de la situation alors que la campagne de vaccination, qui commence à porter ses fruits, pourrait être sapée par le virus. Et de conclure que «le revirement annoncé hier est cohérent. Tout comme le sucre accordé à la population dans le cercle privé pour conserver son adhésion.»

Le Tages-Anzeiger va dans le même sens. Pour le journal alémanique, aussi douloureuse soit-elle, la retenue du Conseil fédéral est correcte. Il ajoute qu'il est important de procéder avec précaution jusqu'à ce que la campagne de vaccination offre une meilleure protection.

Au vu du nombre de cas, l'approche du Conseil fédéral semble compréhensible, écrit également la NZZ. Et de conclure qu'il n'y a pas d'autre solution pour l'instant que de s'accommoder de l'agaçante gestion stop and go. Ce qui manque, estime le journal, c'est une perspective qui va au-delà de l'espoir anxieux de livraisons de vaccins et la chute miraculeuse du nombre de cas pendant l'été.

Dans Le Temps, notre journaliste souligne quant à lui que «la population s'est réjouie trop tôt et le Conseil fédéral a parlé trop vite». Il rappelle que, la semaine passée, le Conseil fédéral avait lancé «une simple consultation» et que «personne n'avait voulu entendre les bémols émis par Alain Berset sur une éventuelle détérioration de la situation pandémique».

Lire notre éditorial: Le Conseil fédéral a parlé trop vite