Abdullah renonce, Karzaï seul en lice pour la présidentielle
Afghanistan
Abdullah Abdullah a annoncé aujourd’hui qu’il ne participerait pas au second tour de l’élection présidentielle. Le président sortant Hamid Karzaï devient le candidat unique, un cas de figure non prévu par la constitution
«Pour protester contre le mauvais comportement du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (IEC), je ne participerai pas à l’élection» du 7 novembre, a déclaré Adullah Abdullah lors d’un meeting avec ses partisans à Kaboul.
Après les fraudes massives du premier tour, il avait réclamé lundi le renvoi du chef de l’IEC, chargée de l’organisation et du comptage du scrutin et considérée comme pro-Karzaï. Il exigeait également la suspension de trois ministres qui avaient fait campagne pour son adversaire Hamid Karzaï. L’IEC comme Hamid Karzaï ont rejeté ces demandes.
Dans ces conditions, «le second tour serait encore pire que le premier», a estimé Abdullah Abdullah. «La décision (...) n’a pas été facile. C’est une décision que j’ai prise après de nombreuses consultations, avec le peuple d’Afghanistan, mes partisans, des leaders influents», a-t-il dit.
Seul en lice
Hamid Karzaï se retrouve donc seul en lice pour le scrutin et la question se pose de savoir ce qui en adviendra. La présidentielle afghane «doit se tenir» malgré le retrait du candidat Abdullah Abdullah , affirme le porte-parole du président sortant. Tandis que des sources diplomatiques expliquent que l’éventualité du retrait d’un candidat du second tour n’a pas été prévue dans la constitution. Et que ce serait donc à la cour suprême, considérée comme largement pro-Karzaï, que reviendrait de prendre la décision finale.
Le premier tour avait été entaché de violences, d’une faible participation (38,7%) et surtout de fraudes massives en faveur d’Hamid Karzaï, au point qu’un quart des bulletins de vote avaient été annulés pour cette raison.
«J’ai pris cette décision pour les droits du peuple, pour le processus démocratique, pour sauver nos traditions, pour les martyrs (tués dans les violences du premier tour, ndlr), pour la destinée et l’ambition de la nation», a indiqué Abdullah Abdullah.
Suite à ses demandes, l’IEC avait affirmé que son chef, Azizullah Ludin, ne pouvait être démis de ses fonctions que par la cour suprême, tandis que le camp Karzaï soulignait qu’Abdullah Abdullah n’avait aucun droit d’interférer dans la nomination ou le renvoi de responsables.