Les spécialistes de la Marine nationale française «ont pu déterminer une zone avec une incertitude de 3 milles nautiques», soit cinq kilomètres de rayon, a déclaré jeudi le général Christian Baptiste, porte-parole adjoint du ministère de la Défense. «Cela ne signifie pas que l’on va retrouver les boîtes noires parce qu’elles n’émettent plus et que la zone où elles se trouveraient est très accidentée», a-t-il cependant observé. Car «cela revient à rechercher une boîte à chaussures dans une zone de la taille de Paris, par 3000 mètres de fond et sur un terrain aussi accidenté que les Alpes», a noté le porte-parole de la Marine nationale, Hugues du Plessis d’Argentré.
Cette zone de recherches apparaît toutefois extrêmement affinée comparée à la zone initiale qui s’étendait sur plus de 17’000 km2 et de la dernière zone de 1500 km2. «Cette information doit être à présent vérifiée et validée par nos équipes au Bourget (siège du BEA) et avec nos équipes sur le bateau», a expliqué de son côté une porte-parole du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), en charge de l’enquête technique.
«Il semblerait que le ministère de la Défense ait travaillé des images recueillies lors de la première phase de recherches quand les enregistreurs de vol émettaient encore un signal (entre début juin et mi-juillet)», a-t-elle expliqué.
Un sous-marin français avait participé à la première phase des recherches de l’épave et des boîtes noires. Et le décryptage des images a été fait avec l’aide du groupe Thales, constructeur des sondes Pitot de mesure de vitesse, qui se sont avérées défectueuses sur l’AF447 et qui ont été à plusieurs reprises montrées du doigt dans cette catastrophe.
Les boîtes noires ou enregistreurs de vol, qui contiennent les informations techniques et les dernières conversations de l’équipage dans le cockpit, sont déterminantes pour découvrir les causes d’un crash aérien.
Mardi, le BEA avait annoncé la prolongation de la troisième phase de recherche jusqu’au 25 mai. «Nous voulons vraiment retrouver ces enregistreurs, on a toujours dit que c’était un élément capital de la poursuite de l’enquête», avait alors déclaré le directeur du BEA Jean-Paul Troadec.
Quant à l’exploitation éventuelle des boîtes noires, le BEA s’appuie sur plusieurs exemples d’avions qui se sont abîmés en mer et dont les boîtes noires, retrouvées après plusieurs semaines, voire près de neuf mois d’immersion, ont pu être décryptées.