Les talibans ont annoncé lundi mettre un terme à la trêve partielle instaurée le 22 février et reprendre leur offensive contre les forces de sécurité afghanes. Un attentat, qui n'a pas été immédiatement revendiqué, a eu lieu lundi.

L'explosion d'une moto piégée durant un match de football a tué au moins trois civils et en a blessé onze autres, a déclaré à l'AFP Sayed Ahmad Babazai, le chef de la police de la province de Khost (Est). L'attentat intervient après neuf jours de trêve partielle, qui avaient vu le nombre d'attaques s'effondrer en Afghanistan, à la grande satisfaction de la population, qui avait enfin pu respirer après quatre décennies de conflit.

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Pas d'attaques contre «les forces étrangères»

La période de réduction des violences «a pris fin et nos opérations vont revenir à la normale», a déclaré lundi à l'AFP Zabihullah Mujahid, le porte-parole des insurgés. «Conformément à l'accord (américano-taliban), nos moudjahidines n'attaqueront pas les forces étrangères, mais nos opérations continueront contre les forces du gouvernement de Kaboul», a-t-il poursuivi.

La commission militaire du mouvement a diffusé un document, transmis à l'AFP par une source talibane, demandant à ses combattant de relancer leurs opérations contres les forces afghanes. La veille, le président afghan Ashraf Ghani avait quant à lui annoncé la prolongation de la trêve partielle au moins jusqu'au début des discussions inter-afghanes, prévu pour le 10 mars, et «ce pour but d'atteindre un cessez-le-feu complet».

Opposition à la libération de prisonniers talibans

Mais il avait également rejeté l'un des principaux points de l'accord signé samedi à Doha par Washington et les insurgés, de la négociation duquel son gouvernement a toujours été tenu à l'écart, à savoir la libération de 5000 prisonniers talibans en échange de celle de 1000 membres des forces afghanes détenus par les rebelles.

Cette mesure est «un prérequis pour les discussions inter-afghanes», a toutefois rappelé Zabihullah Mujahid, illustrant les difficultés à venir pour que Kaboul et les insurgés parviennent à un compromis. «La position de Ghani montre que les Américains n'ont pas fait les préparations nécessaires avant de signer l'accord», a réagi une autre source talibane, basée au Pakistan.

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D'après l'accord de Doha, un éventuel cessez-le-feu n'est par contre qu'un «élément» des discussions à venir et non une obligation pour que celles-ci se déroulent, comme le souhaite Ashraf Ghani. «Nous sommes en train de vérifier si (la trêve partielle) a pris fin. Mais on ne nous a pas signalé d'attaques majeures pour l'instant», avait précédemment réagi Fawad Aman, le porte-parole adjoint du ministère de la Défense.

Depuis la signature de l'accord, les talibans ont été vus célébrer en public une «victoire» contre les Etats-Unis. En vertu de l'accord Doha, les Américains et leurs alliés s'engagent à retirer toutes leurs troupes d'Afghanistan sous 14 mois si les insurgés respectent les termes de l'accord, dont l'ouverture de discussions entre les insurgés et Kaboul visant à mettre en place une paix durable.