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Au moins 25 soldats maliens et 15 djihadistes tués lors de combats au Mali

Les soldats maliens sont intervenus à Boulkessy et à Mondoro pour reprendre le contrôle de camps militaires attaqués par les djihadistes. Une opération réussie mais lourde en pertes humaines et matérielles

Une soldat malien de l'opération Barkhane à Ndaki, le 29 juillet 2019. — © REUTERS /Benoit Tessier
Une soldat malien de l'opération Barkhane à Ndaki, le 29 juillet 2019. — © REUTERS /Benoit Tessier

Au moins 25 soldats maliens ont été tués lors d'intenses combats lundi et mardi pour le contrôle de deux camps militaires attaqués dans le centre du pays en guerre par les djihadistes qui ont eux-mêmes perdu 15 hommes, a indiqué le gouvernement malien. Une soixantaine de soldats maliens sont par ailleurs portés disparus et l'armée a essuyé de lourdes pertes en matériel, a ajouté le gouvernement dans un communiqué.

Il s'agit d'un des coups les plus durs essuyés depuis des mois par l'armée malienne mais aussi par la force des pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger), dont relève l'un des bataillons maliens attaqués lundi.

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L'armée malienne est cependant parvenue à reprendre et conserver le contrôle des positions attaquées, à Boulkessy et, à une centaine de kilomètres de là, à Mondoro, a déclaré le gouvernement. Le gouvernement a indiqué que les combats se poursuivaient et qu'une opération «d'envergure» des forces maliennes mais aussi burkinabé appuyées par la force française anti-djihadiste Barkhane était en cours pour neutraliser les assaillants.

Ces hostilités sont une nouvelle illustration de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays en proie depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et djihadistes, et aux violences interethniques meurtrières. De larges pans du territoire échappent au contrôle du pouvoir central malien.

Un bain de sang

Lundi, des éléments appartenant au groupe Ansaroul Islam selon la Force du G5 Sahel ont lancé l'offensive contre le bataillon malien de la force à Boulkessy, près de la frontière avec le Burkina Faso. Ansaroul Islam est accusé de semer la terreur dans le nord du Burkina. Au même moment, le détachement de l'armée malienne à Mondoro a lui aussi été attaqué.

Les informations en provenance de la zone très difficile d'accès sont rares, mais celles qui en parvenaient faisaient état de violents affrontements et de lourdes pertes - y compris des civils - sur lesquelles les autorités maliennes ont gardé le silence jusqu'à mardi soir.

Après le déploiement des forces spéciales, les forces maliennes, «malgré les tirs de harcèlement des terroristes, ont pu réoccuper le camp de Boulkessy ce mardi soir», a dit le gouvernement. «Du côté des terroristes, cinq véhicules détruits par les frappes aériennes», a dit le gouvernement. Quant à Mondoro, la reprise de contrôle par les forces maliennes y étaient confirmées mardi matin. Les forces maliennes n'avaient pas connu un tel bain de sang depuis le 17 mars quand une attaque djihadiste contre un camp de l'armée à Dioura (centre) avait fait près de 30 morts.

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Les djihadistes ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement. Cependant, les violences djihadistes ont persisté, puis se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires qui ont fait des centaines de morts.