«Diffamation, calomnie et haute trahison.» Depuis qu’elle est intervenue devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York par visioconférence à partir du siège de la force onusienne Minusma à Bamako sur invitation de la présidence japonaise le 27 janvier dernier, Aminata Dicko est traquée, houspillée, menacée de mort même. Les réseaux sociaux sont impitoyables. On l’accuse de «collaborer avec l’ennemi», la France, d’«être utilisée par les Occidentaux» et de «détruire le Mali». Preuve qu’elle a touché juste, le ministre malien des Affaires étrangères en personne, Abdoulaye Diop, cherche à saper sa crédibilité. Les gendarmes ont débarqué chez elle, menaçant son mari et choquant ses trois enfants. Elle a dû quitter clandestinement sa famille et son pays pour des raisons de sécurité.