A Accra, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, est devenu la première personne dans le monde à recevoir une injection du vaccin AstraZeneca/Oxford financé par Covax, une initiative pilotée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Il est important que je donne l’exemple et montre que ce vaccin est sûr en étant la première personne à le recevoir, afin que tout le monde au Ghana se sente à l’aise de se faire vacciner», a déclaré le chef de l’Etat.

Peu de temps après à Abidjan, c’était au tour de Patrick Achi, secrétaire général de la présidence ivoirienne, de se faire vacciner dans le quartier populaire de Treichville. Un centre de vaccination y a été installé dans la cour du palais des sports où une immense tente a été montée, abritant des box. Se faire vacciner est «un devoir patriotique», a affirmé M. Achi, ajoutant que la vaccination offre «l’espoir d’un retour à la normale dans les mois à venir».

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Le ministre ivoirien de la Santé, Eugène Aka Ouélé, a indiqué que la première phase de la campagne ne concernait qu’Abidjan et son district qui sont «l’épicentre de l’épidémie au niveau du pays avec 95% des cas positifs». Après M. Achi, des membres des forces de défense et de sécurité ont à leur tour été vaccinés. «Nous sommes au contact de la population et avons nous-mêmes des enfants», a déclaré un militaire, Mamdou Ouattara, expliquant ainsi l’importance de la vaccination pour les soldats et les policiers.

Le système Covax vise à fournir cette année des vaccins anti-covid à 20% de la population de près de 200 pays et territoires participants, mais il comporte surtout un mécanisme de financement qui permet à 92 économies à faible et moyen revenu d’avoir accès aux précieuses doses. Il a été mis en place pour tenter d’éviter que les pays riches n’accaparent l’ensemble des doses de vaccin qui sont encore fabriquées en quantités trop réduites pour répondre à la demande mondiale.

Les pays riches «sapent» Covax

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a récemment salué l’arrivée de ces vaccins en Afrique, mais a cependant accusé certains pays riches de «saper» Covax et d'«approcher les fabricants pour s’assurer l’accès à des doses de vaccins supplémentaires».

Le Ghana et la Côte d'Ivoire ont été la semaine dernière les deux premiers pays à recevoir à deux jours d’intervalle, mercredi et vendredi, les premières doses du vaccin AstraZeneca/Oxford, respectivement 600 000 à Accra et 504 000 à Abidjan. A terme, le Ghana prévoit de vacciner 20 de ses 30 millions d’habitants avant la fin de l’année, la Côte d'Ivoire près de 70% de sa population de 25 millions d’habitants.

Si, au Ghana, les plages, boîtes de nuit, cinémas et pubs continuent d’être interdits d’accès, aucune mesure restrictive n’est par contre imposée en Côte d'Ivoire en dehors du port du masque obligatoire dans les lieux fermés.

Des campagnes de vaccination hors du dispositif Covax ont déjà été lancées dans plusieurs pays africains: Sénégal, Afrique du Sud, Zimbabwe, Seychelles, île Maurice, Rwanda, Guinée équatoriale, Guinée, Algérie, Maroc et Egypte. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, recevra mardi près de 4 millions de doses de vaccin financées par le dispositif Covax. Pour aider à accélérer la vaccination du 1,3 milliard d’habitants du continent, l’Union africaine (UA) a indiqué avoir obtenu 270 millions de doses de vaccins contre le covid à distribuer cette année.