En trois mois, plus de 260 000 personnes ont fui leur foyer au Burkina Faso
Attaques djihadistes
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés le nombre total de déplacés dans le pays, secoué par des attaques djihadistes et des violences communautaires, atteint désormais près de 500 000

En raison des attaques djihadistes, 267 000 personnes ont fui leurs foyers dans le nord et l’est du Burkina Faso, a annoncé vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR). «Quelque 486 000 personnes ont déjà été contraintes de fuir à l’intérieur du pays, dont 267 000 au cours des trois derniers mois seulement», a indiqué le porte-parole du HCR, Andrew Mbogori pendant une conférence de presse à Genève, cité dans un communiqué reçu par l’AFP. «De plus, 16 000 autres (personnes) sont réfugiées dans les pays voisins», a ajouté le porte-parole. Le précédent chiffre donné par les autorités burkinabées faisait état de 300 000 déplacés.
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Ces personnes déplacées fuient vers les grandes villes à cause des groupes djihadistes mais aussi en raison des violences intercommunautaires exacerbées par les attaques. La région du centre nord accueille le plus grand nombre de personnes déplacées avec «plus de 196 000» personnes «dans la seule province de Sanmatenga – suivie par la région du Sahel, avec 133 000 personnes dans la province de Soum», selon le HCR.
«Quelque 1,5 million de personnes ont un besoin urgent d’aide»
«Les perspectives de retour immédiat dans leur région d’origine sont faibles. Par conséquent, leurs besoins augmentent ainsi que ceux des familles d’accueil, déjà vulnérables aux crises alimentaires et nutritionnelles», a souligné Andrew Mbogori.
Le porte-parole a également fait état d’une «crise humanitaire en cours» et de l'«impact dramatique de ces événements tragiques sur la population affectée» dans les localités de Kaya et Barsalogho, au nord-est de Ouagadougou.
Selon le HCR, «quelque 1,5 million de personnes ont aujourd’hui un besoin urgent d’aide humanitaire dans le pays», après que les services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, la liberté de circulation ont été «gravement affectés par les attaques et l’insécurité généralisée».
«Menace réelle» de famine
«La nourriture, l’eau, les abris et les soins de santé doivent être organisés et renforcés immédiatement si nous voulons éviter une autre tragédie dans cette tragédie», selon le texte. «La malnutrition et la famine constituent une menace réelle», a mis en garde l’agence onusienne, appelant à une «urgente réponse humanitaire coordonnée, une nécessité immédiate pour sauver des vies».
Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à des groupes armés djihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique.
Depuis début 2015, les attaques djihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le Nord et l’Est, ont fait près de 600 morts, selon un décompte de l’AFP.
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