«Où sont nos jeunes? Où sont les corps des noyés? Où sont les vivants?» Douze ans après les premiers cas de disparition de Tunisiens lors de traversées de la Méditerranée, les mères, venues crier leur désespoir sur les marches du Théâtre national au cœur de Tunis, ont toujours plus de questions que de réponses. A peine l’autocrate Zine el-Abidine Ben Ali avait-il quitté le pouvoir, le 14 janvier 2011, que des dizaines d’embarcations clandestines quittaient le pays avec à leur bord des jeunes Tunisiens en quête d’une vie meilleure en Europe.