Un collégien a été tué samedi à Diaobé, dans le sud du Sénégal, selon des sources de sécurité, portant à cinq le nombre de morts dans les troubles qui agitent le pays depuis l’arrestation du principal opposant, Ousmane Sonko.

«Il y a eu des manifestations ce samedi à Diaobé, où les manifestants réclamaient la libération d’Ousmane Sonko et la situation s’est vite dégradée avec six blessés graves et un jeune collégien décédé des suites de ses blessures», a indiqué à l’AFP une source de sécurité sous le couvert de l’anonymat.

Le poste de gendarmerie, celui des douanes, des Eaux et Forêts ainsi qu’une station-service, ont été saccagés et brûlés, de même qu’une dizaine de véhicules, selon la même source. Un porte-parole de la gendarmerie a confirmé le bilan d’un mort et six blessés.

Les troubles, inhabituels dans ce pays considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, ont été déclenchés par l’arrestation mercredi de Ousmane Sonko, élu député en 2017, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024.

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Il a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour soulager ses maux de dos selon lui.

Personnalité au profil antisystème, Ousmane Sonko crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’écarter de la prochaine élection présidentielle. Le président Macky Sall a démenti ces accusations.

Ecole suspendu pour une semaine

Les autorités sénégalaises ont annoncé dimanche suspendre l’école sur tout le territoire à partir de lundi et pour une semaine. Il s’agit de «protéger les élèves, les enseignants et l’administration scolaire des manifestations accompagnées de scènes de violence qui ont fortement perturbé le déroulement des enseignements-apprentissages la semaine dernière», ont indiqué les ministères de l’Education nationale et de l’Emploi dans un communiqué commun publié sur Facebook.

Devant la prolifération des fausses informations, un porte-parole du ministère interrogé par l’AFP a confirmé à deux reprises l’authenticité du communiqué. De nombreux enfants et adolescents ont pris part aux manifestations. Les ministères «recommandent fortement aux parents d’élèves de garder un oeil vigilant sur leurs enfants afin de les préserver des risques de dérives d’éventuelles manifestations». Le Sénégal affichait en 2019 un taux de scolarisation en primaire voisin de 80%, selon l’Unesco.