L'essentiel

Ce mercredi, le Conseil fédéral a fait marche arrière sur la question des grandes surfaces lors des réouvertures de lundi prochain, 27 avril. Les grands groupes ne pourront pas ouvrir les autres zones que l'alimentaire.

L'Office fédéral de la santé publique annonce une forte extension des tests en Suisse. Le nombre de personnes testée augmentera après un changement des règles.

La polémique avec la Chine s'accroît encore. Après les critiques de Donald Trump et de certains dirigeants européens, un Etat américain, le Missouri, porte plainte contre les autorités chinoises.

Retrouvez les nouvelles de mardi


■ Un dernier instantané: à Athènes

Ils ne sont pas travailleurs de la santé, mais de la pharma et de l'industrie alimentaire. Ils affirment être soumis à une pression sur la production qui les forcent à des «journées épuisantes» Ils ont manifesté pacifiquement devant le Ministère du travail, ce mercredi.


■ La crise coûterait un budget annuel de la Confédération

Surprise, il a répondu. Interrogé à la question, vaste, du coût global du virus pour l'Etat fédéral, Ueli Maurer a lancé: «Cela pourrait représenter environ 80 milliards de francs.» Soit près d'un budget annuel de la Confédération – il faudra évidemment ajouter les coûts pour les cantons et les communes.

Le ministre des Finances a ajouté que le chômage aura un impact déterminant sur le déficit de la Confédération à la fin de l'année, a précisé le le ministre des finances. Si le nombre de personnes qui se retrouvent au chômage dépasse les prévision actuelles, cela pèsera sur la facture finale.


■ La Plage des Six Pompes enterrée

Le festival de La Chaux-de-Fonds dédié au théâtre de rue, qui attire au moins 80 000 personnes chaque année, s'efface. Il était pourtant prévu en août, en plein air: mais «face aux incertitudes, il n'est plus possible d'envisager l'organisation de La Plage en respectant la distanciation sociale du public, des artistes et des équipes d'organisation» écrivent ses responsables.

Ils ajoutent: «Dans la situation actuelle, l’organisation d’un festival convivial et festif ne peut être garantie.»


■ Une écrivaine de Wuhan attaquée par les nationalistes

Certains la qualifient désormais de «traîtresse»: Fang Fang, 64 ans, est une romancière connue dans son pays. Intégrée au système, elle a remporté le plus prestigieux prix littéraire chinois en 2010.

Wuhanaise, elle entame un journal peu après le confinement de la métropole le 23 janvier, qu'elle publie en ligne. Achevé fin mars après 60 entrées, il raconte la peur, la colère et l'espoir des 11 millions d'habitants. Elle raconte les hôpitaux saturés qui refusent les malades, son quotidien de confinée, le décès de proches, l'entraide entre habitants, ou encore le plaisir simple de voir le soleil illuminer sa chambre.

«Un ami docteur m'a dit: nous les médecins savons tous depuis un moment qu'il y a une transmission interhumaine de la maladie, nous avons rapporté ça à nos supérieurs, mais pourtant personne n'a averti les gens», écrit-elle au 38e jour de confinement.

Sa chronique subjective d'écrivaine, présentée comme non-journalistique, a été suivie par des millions de Chinois intéressés par un point de vue différent sur l'actualité. Le journal sera publié dans les prochains mois dans plusieurs langues étrangères, dont l'anglais, l'allemand et le français – le 9 septembre chez Stock sous le titre Wuhan, ville close.

Avec cette traduction, l’écrivaine est accusée par les nationalistes de donner un prétexte aux étrangers pour critiquer le gouvernement chinois. Notamment aux Etats-Unis, qui accusent Pékin de réaction tardive face à l'épidémie. «Un média américain dit déjà vouloir se servir du livre pour demander des comptes à la Chine. Bravo Fang Fang, tu donnes aux pays occidentaux des armes pour tirer sur la Chine», ironise un internaute sur le réseau social Weibo, qui la qualifie donc de «traîtresse».

«Pour combien as-tu vendu ton journal?», s'interroge un autre commentateur, qui l'accuse de s'enrichir sur les quelque 3900 morts de Wuhan.

La traduction du livre en pleine confrontation avec Washington «n'est pas vraiment de très bon goût», a déploré Hu Xijin, influent rédacteur en chef du tabloïd nationaliste Global Times. Le journal évoque un récit «partial» qui «n'expose que le côté sombre de Wuhan».

Conséquence: plusieurs éditeurs chinois intéressés à l'origine par la publication du texte de Fang Fang hésitent devant la polémique, affirme l'écrivaine.

«Pourquoi on ne sortirait pas ce livre? Juste parce que certains risquent de nous utiliser? (...) Si les gens lisent vraiment mon journal, ils découvriront toutes les mesures efficaces que la Chine a prises contre l'épidémie», argumente-t-elle dans une réponse publiée sur le site internet du magazine Caixin. Elle promet par ailleurs de verser toutes ses royalties «aux familles des soignants décédés».

Lire aussi: Témoignages de Wuhan, loin de l’image diffusée par les médias chinois


■ Un instantané: ils pédalent en vrai, mais pour un écran

L'initiative fait parler d'elle loin au-delà de la Suisse. Le Tour de Suisse est devenu le «Digital Swiss 5», une course virtuelle qui s'étale de ce mercredi à dimanche. Ici, Kilian Frankiny en pause.


■ Commerces: finalement, peu de changements lundi prochain

Le Conseil fédéral s'est longuement exprimé ce mercredi après-midi. Les points forts.

Moins d'ouvertures prévues lundi. Le Conseil fédéral change d'avis – et donne raison aux représentants des petits commerces. Contrairement à ce qu'il a annoncé jeudi 16 avril, il n'autorise pas les grandes surfaces à rouvrir, lundi, les autres zones et étages de leurs espaces de vente.

Cette clause avait provoqué une vive polémique. Le secteur du commerce de détail a dénoncé une inégalité de traitement face aux grands groupes.

A ce propos: Le Conseil fédéral a déclenché une bataille commerciale

Infections et télétravail. Alain Berset souligne la baisse du nombre de cas en Suisse, tout en rappelant que les règles de bases (distance, hygiène des mains) «restent importantes».

Il insiste plus tard, à propos du télétravail: «Toutes les recommandations – le télétravail tant que possible, rester chez soi... –… restent valables.»

Immunité. Le ministre de la Santé relève que les études virologiques qui sont déjà tombées montrent des taux de contamination «faibles», moins de 10%: «Il est donc illusoire de compter sur une immunité collective».

Masques. Le Conseil fédéral n'impose toujours pas le masque à tout le monde, même pas, à cette heure, dans les transports publics. Les ministres – il y a aussi Viola Amherd et Ueli Maurer – reconnaissent à nouveau que la Suisse connaît «un problème d'approvisionnement». Ils précisent que la Confédération achète des masques, par l'armée notamment, parce que ce sont les pays qui doivent procéder aux achats; elle les répartit ensuite, en particulier pour les établissements sanitaires.

Une précision concrète est tout de même apportée par Daniel Koch, délégué (peu chevelu) au Covid-19. A la question («théorique», dit le journaliste, l'interviewé confirme) de savoir s'il porterait un masque chez le coiffeur, il répond: «Dans le cas d'une activité où la distance est de moins de deux mètres, oui, on porte le masque.»

Tests. Le gouvernement espère pouvoir en revenir aux premières mesures, «l'endiguement strict» des personnes contaminées. Dans ce cas, les personnes testées positivement seraient isolées.

Start-up. Des voix se sont élevées ces dernières semaines pour plaider en faveur des start-up, jugées oubliées des mesures d'aide économique. Ainsi, le gouvernement a décidé d’utiliser le système de cautionnement dont bénéficient déjà les PME afin de soutenir les start-up innovantes. Une nouvelle procédure, sur la base de ce système, sera mise en place pour les start-up d'ici au 30 avril, résume l'agence ATS.

La Confédération pourra cautionner 65% d’un crédit, et le canton les 35% restants. La décision reviendra aux cantons de mettre à disposition cet instrument. La Confédération pourra cautionner au total des crédits jusqu’à un montant de 100 millions de francs, une somme qui pourra monter, avec la participation des cantons, jusqu’à 154 millions de francs.

Armée. L'armée démobilise ces temps, et les comptes sont encore difficiles à faire. Le Conseil fédéral affirme qu'on ne peut encore estimer les coûts. En revanche, il est sûr que le parlement se prononcera. Puisque la mobilisation a porté sur plus de 2000 militaires et duré plus de trois semaines, l'Assemblée fédérale devra donner son feu vert.

Le 29, nouvelle date clé. Mercredi prochain, le gouvernement aura un menu copieux, il promet des précisions sur sur l'ouverture des écoles obligatoire, des événements sportifs ou culturels, ou les grandes manifestations.


■ La crainte de la 2e vague en Chine: un exemple

La Chine a enrayé la propagation du nouveau coronavirus. Mais deux semaines après le déconfinement de la ville de Wuhan, elle craint une deuxième vague épidémique provoquée par les personnes en provenance de l'étranger.

L'AFP raconte le cas de la ville de Harbin, 10 millions d'habitants. Les autorités de cette métropole proche de la Russie renforcent dès ce mercredi les mesures de restriction contre le nouveau coronavirus après l'apparition de nouveaux foyers de contamination.

La province du Heilongjiang, au nord-est, dont Harbin est la capitale, a enregistré récemment une hausse des cas dits «importés» – principalement le fait de Chinois de retour au pays depuis la Russie voisine.

Dès lors, les personnes et les véhicules originaires de l'extérieur de la ville sont désormais interdits d'entrée dans les quartiers résidentiels. En sus, quiconque arrivant de l'étranger ou de zones gravement touchées par le Covid-19 en Chine devra obligatoirement être placé en quarantaine, ont annoncé les autorités.

Les personnes qui entrent dans un quartier résidentiel devront par ailleurs subir un contrôle de température et porter un masque.

La ville est fameuse pour son festival de sculptures de glace, qu'elle a pu encore célébrer cette année, le 4 janvier.


■ Un instantané. En Allemagne, un peu plus de monde dans les rues

Certains magasins ont rouvert en Allemagne. Les rues s'animent un peu, comme ici la Hohe Strasse dans la zone commerciale de Cologne, ce mercredi matin.


■ L'OFSP élargit les critères de tests

Beaucoup plus de gens seront testés au Covid-19. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a élargi les critères à toutes les personnes présentant des symptômes d’affection aiguë des voies respiratoires avec ou sans fièvre, douleurs musculaires et/ou perte de l'odorat ou du goût.

Les médecins cantonaux peuvent en outre ordonner de tester les personnes asymptomatiques dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, lorsque cela s'avère justifié pour éviter et contrôler la propagation du virus (foyers) au sein de l'établissement, annonce l'OFSP ce mercredi.

Jusqu'à présent, les tests n'étaient recommandés qu'aux personnes qui en plus des symptômes typiques étaient déjà hospitalisées, faisaient partie d'un groupe particulièrement vulnérable – comme les personnes de plus de 65 ans ou les diabétiques.


■ Un Etat américain porte plainte contre la Chine

Nouvelle démarche. Le Missouri a porté plainte mardi contre la Chine, accusant Pékin d'avoir dissimulé la gravité de l'épidémie de coronavirus et causé ainsi des «dommages», économiques et humains, «irréparables». La plainte civile vise le gouvernement, le parti communiste chinois ainsi que d'autres responsables et institutions du pays.

Elle les accuse notamment d'avoir «caché des informations cruciales» au tout début de l'épidémie, arrêté des lanceurs d'alerte et nié la nature hautement contagieuse du nouveau coronavirus. Cette dissimulation a causé «une pandémie mondiale inutile et évitable», selon les termes de la plainte.

Récemment, outre les colères du président américain, l'Australie a demandé une enquête internationale sur les débuts de la crise.


■ Ruée sur de juteux burgers (et les frites)

Les bonnes résolutions de période de confinement ont leurs limites. En France, la réouverture, hier, de plusieurs drive-in de McDonald's a donné lieu à d’impressionnantes files d'attente de clients visiblement prêts à attendre longtemps pour un fast food – ou serait-ce une nostalgie des bouchons?

Le Parisien propose les images d'une «interminable» colonne de voiture en Ile-de-France.

En Suisse, McDonald's a annoncé lundi la réouverture de certaines de ses 170 enseignes pour lundi prochain, 27 avril. Ce sont les restaurants qui proposent le drive-in ou la livraison – respectivement 88 et 72 établissements.

Taraudé par les syndicats qui lui reprochait son manque de respect des normes, McDonald's avait fermé toutes ses surfaces le 16 mars, y compris en livraison.


■ Une Coupe des nations, elle, va avoir lieu: celle des échecs

La Fédération internationale d'échecs (FIDE) va organiser en mai une Coupe des Nations en ligne opposant plusieurs anciens champions du monde, dont le légendaire Garry Kasparov, a-t-elle annoncé mercredi, relayée par l'AFP.

«Cet affrontement qui fera date pourra être comparé avec la Ryder Cup en golf ou le match d'échecs entre l'URSS et le Reste du monde en 1970 qui avait fait les gros titres en pleine période dominée par Bobby Fischer», vante la FIDE. «Mais ce nouveau match du siècle sera plus global, entièrement en ligne, et plus inclusif, puisque chaque équipe devra inclure au moins une joueuse», a-t-elle ajouté.

Six équipes vont participer du 5 au 10 mai à cette Coupe des Nations: la Chine, l'Inde, la Russie, les Etats-Unis, l'Europe et une équipe du Reste du Monde.

Garry Kasparov, champion du monde de 1985 à 2000, sera à la tête de l'équipe européenne et sera notamment opposé à l'Indien Vishwanathan Anand, multiple-champion du monde, et au prodige iranien Alireza Firouzja, vice-champion du monde 2019 de parties rapides âgé de 16 ans.


■ En Australie, un exemple de réouverture de plage au temps du virus

Paula Masselos est la maire de Waverley, qui comprend la célèbre plage de Bondi Beach aux environs de Sydney, bien connue des surfeurs. Elle a une bonne nouvelle ce mercredi: les amateurs pourront retourner à l'océan à compter du 28 avril. La plage est fermée depuis six semaines.

Mais attention: via deux points d'accès. Le sable blanc demeurera cependant interdit aux amateurs de bains de soleil, aux coureurs ainsi qu'aux familles afin de se conformer aux mesures de distanciation sociale.

Ces couloirs permettront un accès sécurisé à l'eau pour la baignade et le surf uniquement. C'est donc pour faire de l'exercice dans l'eau

a expliqué la maire. «L'accès au sable est fermé, ce qui signifie qu'on ne peut ni courir, ni marcher, ni se rassembler, ni emmener ses enfants jouer sur le sable.»


■ L'ONU évoque une «catastrophe humanitaire»

La pandémie de coronavirus risque de provoquer, en raison de ses répercussions économiques dévastatrices, un doublement du nombre des personnes menacées par la famine dans le monde et une «catastrophe humanitaire» à l'échelle planétaire, a prévenu mardi le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l'ONU.

«Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d'ici la fin de 2020», a averti cette agence de l'ONU.

Selon un rapport du PAM, le nombre de personnes au bord de la famine a nettement augmenté en 2019, passant de 113 à 135 millions de personnes, en raison des conflits, des problèmes climatiques et des chocs économiques. Mais pour 2020, c'est une explosion de ce nombre qui se profile, lequel passerait de 135 à 265 millions de personnes, en raison de l'impact économique causé par la pandémie.

Lire aussi: Quelque 50 millions de personnes menacées par la faim en Afrique de l'ouest


■ L'Egypte envoie une aide très médiatisée aux Etats-Unis

L'Egypte a expédié mardi par avion du matériel médical aux Etats-Unis pour les assister dans leur lutte contre la pandémie.

L'Egypte est de longue date un allié stratégique de Washington: l'aide militaire américaine au Caire se monte à environ 1,3 milliard de dollars par an.

Des images de caisses portant les inscriptions «Du peuple égyptien au peuple américain», en anglais et en arabe, chargées à bord d'un avion cargo militaire, ont été diffusées dans une vidéo émanant du cabinet du président égyptien. L'appareil a atterri sur la base aérienne militaire d'Andrews, près de Washington.


■ Le bilan du début de journée

La pandémie de Covid-19 a fait plus de 174 000 morts dans le monde, selon le comptage de l'AFP, mardi soir.

Plus de 2 525 240 cas ont été diagnostiqués dans 193 pays et territoires.

Les États-Unis sont le pays le plus touché, avec 44 845 décès pour plus de 820 000 cas. Suivent l'Italie (24 648 morts), l'Espagne (21 282), la France (20 796) et le Royaume-Uni (17 337).