Cette nouvelle condamnation d’Alberto Fujimori pour corruption n’aura aucun effet sur sa détention, car les peines ne s’additionnent pas au Pérou. Il avait déjà été condamné une première fois fin 2007 à six ans de prison dans une affaire de perquisition illégale.
Lors du procès, Alberto Fujimori a affirmé avoir été forcé d’effectuer un versement occulte à son ancien bras droit afin d’éviter un coup d’Etat. Selon lui, Montesinos, un homme clé du régime qui contrôlait l’appareil militaire, menaçait de prendre le pouvoir. A l’époque, les autorités avaient justifié ces dépenses puisées dans le Trésor public sous le prétexte d’une opération de sécurité destinée à empêcher la progression de la guérilla dans la zone frontalière avec la Colombie.
Alberto Fujimori a également axé sa défense sur la dénonciation d’un «procès politique», estimant que la justice tentait de nuire aux chances de sa fille, Keiko, une prétendante sérieuse à l’élection présidentielle de 2011. Keïko Fujimori, députée la mieux élue du pays en 2006, est en tête des intentions de vote pour la présidentielle, selon plusieurs sondages récents.
Le courant «fujimoriste» reste populaire auprès des classes populaires du Pérou, qui continuent de plébisciter l’ancien chef de l’Etat pour avoir pris des mesures sociales et restauré la sécurité après les attentats sanglants du Sentier lumineux.
En novembre 2000, quelques jours seulement après un sommet à Bruneï, Alberto Fujimori s’était enfui vers le Japon, son pays d’origine, au milieu d’un scandale de corruption, annonçant sa démission avec un simple fax. Il avait été arrêté en novembre 2005 lors d’un voyage au Chili puis extradé au Pérou, où il comptait se présenter aux élections présidentielles l’année suivante.