Les attaques terroristes sur les Etats-Unis en 2001 ont inauguré un siècle de tourments.

Retrouvez tous nos articles et vidéos à l'occasion des 20 ans du 11-Septembre.

■ Le président américain défend à nouveau le retrait d’Afghanistan

Joe Biden a défendu ce samedi sa décision de retirer les troupes américaines d’Afghanistan, en marge des cérémonies du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre. Il a affirmé que les Etats-Unis ne pouvaient pas «envahir» tous les pays où se trouve Al-Qaïda. «Est-ce qu’Al-Qaïda pourrait revenir? Oui, mais je vais vous le dire, ils sont déjà de retour dans d’autres endroits», a-t-il dit aux journalistes à Shanksville, en Pennsylvanie, où l’un des quatre avions détournés par les djihadistes d’Al-Qaïda s’était écrasé il y a 20 ans.

«Quelle est la stratégie? Nous devons envahir tous les endroits où se trouve Al-Qaïda et y laisser nos troupes? Soyons sérieux!», a-t-il ajouté. Le président des Etats-Unis, très critiqué pour ce retrait chaotique le 31 août, a répété qu’essayer d’unifier les Afghans avait été une erreur. Joe Biden estime que les Américains avaient accompli leur mission en tuant Oussama ben Laden, le fondateur d’Al-Qaïda, et en neutralisant le réseau djihadiste dans sa base afghane.

Lire aussi cet article de juillet 2021: L'épineux retrait d'Afghanistan pour Joe Biden

L’intervention américaine avait été entreprise après les attentats du 11-Septembre et avait finalement entraîné les Etats-Unis dans la guerre la plus longue de leur histoire. Donald Trump a très sévèrement critiqué ce samedi son successeur démocrate, rompant avec le climat d’unité nationale entourant les cérémonies. Il a dénoncé l'«incompétence» de Joe Biden et déploré «l’horrible» retrait d’Afghanistan.


■ Les réactions internationales aux commémorations

Voici les principales réactions internationales aux commémorations des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis:

«Nous n’oublierons jamais. Nous combattrons toujours pour la liberté», a tweeté ce samedi le président français Emmanuel Macron, avec une vidéo d’un drapeau américain trônant sur le perron de l’Elysée à Paris.

La chancelière allemande Angela Merkel a évoqué le souvenir des «images effrayantes de l’attaque contre les Etats-Unis d’Amérique» il y a 20 ans, avant de dresser un bilan mitigé de l’invasion de l’Afghanistan qui a suivi.

Nous savions alors que nous devions nous défendre contre le danger terroriste avec l’Otan» et «nous devons maintenant reconnaître que bien que nous ayons réussi à vaincre le terrorisme […] nous n’avons pas atteint tous nos objectifs.

A Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rendu hommage aux victimes et à celles et «ceux qui ont tout risqué pour les aider». «L’Union européenne se tient aux côtés des Etats-Unis pour défendre la liberté et la compassion contre la haine», a-t-elle tweeté.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a estimé que les attaques survenues le 11-Septembre représentaient «le pire de l’humanité», lors d’une cérémonie au siège de l’alliance à Bruxelles. Il a rappelé que «dans les 24 heures qui ont suivi, les Alliés de l’Otan ont invoqué pour la première fois l’article 5» qui prévoit en cas d’attaque contre un allié le principe de défense collective.

Il y a vingt ans, nous étions solidaires. Et aujourd’hui, alors que nous faisons face à un monde plus dangereux, l’Amérique du Nord et l’Europe doivent continuer d’être solidaires au sein de l’Otan. Car quoi qu’il arrive, nous sommes plus en sécurité quand nous sommes unis

Dans un message adressé au président américain Joe Biden, la reine Elizabeth II a écrit que ses «pensées et prières – et celles de sa famille et du pays tout entier – demeurent auprès des victimes, des survivants et des familles affectées, ainsi qu’auprès des premiers intervenants et des secouristes.»

En Italie, le président Sergio Matterella a exprimé la solidarité de son pays avec les Etats-Unis et ses autres alliés «pour contrer toute menace terroriste.»

En Turquie, le ministère des Affaires étrangères a condamné «à nouveau fermement cette attaque terroriste brutale.»

Les attentats du 11-Septembre et les développements mondiaux qui ont suivi ont clairement montré qu’une coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, sans aucune distinction entre les organisations terroristes, est indispensable.

Au Mexique, le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard a rendu hommage aux victimes, présentant sur Twitter «ses condoléances et son soutien» aux Américains. «Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter au monde de revivre cela»

En Suisse, le président de la Confédération Guy Parmelin a exprimé dans un tweet sa «solidarité à toutes ses victimes.»

La Russie s’est dite prête, à l’occasion de ces commémorations, à relancer sa coopération avec les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme. «Nous devons mettre de côté toutes les contradictions et les différends et coopérer au profit de la sécurité et de la prospérité, non seulement de la Russie et des Etats-Unis, mais de l’humanité tout entière», a écrit l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov.

Au Brésil, le gouvernement a «rappelé sa solidarité avec les familles des victimes, avec le pays et le gouvernement des Etats-Unis.»

Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a tweeté que «le peuple vénézuélien condamnait à haute voix toutes les formes d’agression et de violence.»

En Australie, le Premier ministre Scott Morrison, a rendu hommage «aux 2977 personnes qui ont perdu la vie ce jour-là.» Le 11-Septembre «nous rappelle que nous ne pouvons jamais considérer comme acquit notre paix, notre liberté et notre mode de vie», a-t-il écrit dans une lettre ouverte.

En Iran, plusieurs journaux ont critiqué les interventions militaires américaines déclenchées en représailles des attentats du 11-Septembre. Dans un éditorial publié sous le titre «Le début de la fin des Etats-Unis», Hamshahri – quotidien de la municipalité de Téhéran, ultra-conservateur – écrit que Washington a suivi «une trajectoire erronée.»

«L’erreur d’appréciation des Etats-Unis c’est d’avoir cru qu’ils pouvaient combattre ce nouvel ennemi (Al-Qaïda) par les armes et des opérations militaires», peut-on lire dans cet article.

La place politique, l’influence internationale et même la puissance militaire des Etats-Unis ont été sérieusement mises à mal. Ce pays est sur la voie du déclin et Biden n’a pas pu l’enrayer», poursuit le journal.


■ Les héros du 11-Septembre honorés à Guantánamo

Des familles de victimes du 11-Septembre ont salué ce samedi les héros morts dans les attentats lors d’une cérémonie organisée à la base militaire américaine de Guantánamo. C’est là qu’est détenu le cerveau autoproclamé, mais toujours pas condamné, des attaques qui ont fait 3 000 morts il y a désormais 20 ans.

«Il y a eu beaucoup de héros ce jour-là», a dit Elizabeth Berry, dont le frère pompier est mort au World Trade Center de New York, en évoquant ces premiers secouristes qui ont fait évacuer les tours jumelles dans lesquelles s’étaient écrasés deux avions.

Dans l’un des pires jours de notre histoire, nous avons aussi vu le meilleur de l’humanité.

Des camions de pompiers étaient garés devant l’entrée de la chapelle pour honorer les 343 soldats du feu morts le 11 septembre 2001. A l’intérieur, des uniformes et des objets retrouvés dans les décombres des tours étaient placés sur une table.

Liam Canavan n’était pas né quand son oncle Sean, un charpentier, est mort durant cet attentat.

La seule chose qui apaise ma famille est de savoir que les hommes responsables d’une telle souffrance sont enfermés ici, à Guantánamo et ne feront plus jamais de mal, a-t-il dit.

C’est dans cette base navale qu’est détenu Khalid Sheikh Mohammed, qui s’est vanté d’avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l’Histoire. Il croupit depuis 15 ans dans une cellule de cette prison ultra-sécurisée avec quatre autres codétenus.

Lire aussi: 20 ans après les attentats du 11 septembre, le procès du cerveau présumé reprend

Les cinq hommes sont jugés par un tribunal militaire d’exception. Accusés de «meurtre» et d'«actes terroristes», ils risquent la peine de mort. Les audiences, interrompues par la pandémie de Covid-19, ont recommencé cette semaine, en présence de familles de victimes.


■ Chez les pompiers de Brooklyn

Dans une caserne de pompiers de Brooklyn, il ne reste plus qu’un soldat du feu présent le 11 septembre 2001 toujours en exercice. Mais le souvenir de ses 12 «frères» morts dans les décombres du World Trade Center est toujours vif et a été célébré dans l’émotion ce samedi.

«Nous ne les oublierons jamais»: sur le fronton en pierre sculptée de cette compagnie appelée Squad One, les noms des 12 hommes disparus sont inscrits en permanence, à la vue des passants. Autour du drapeau américain, collègues à la retraite et familles se sont retrouvés, comme chaque 11 septembre, pour un moment plus intime que la cérémonie officielle organisée en grande pompe à Manhattan, au mémorial, autour du président américain Joe Biden.

Je suis le dernier – de la compagnie – parmi ceux qui travaillaient avec eux. Ce matin, la souffrance revient, mais je suis heureux aussi de voir des familles, de voir comment elles vont, souffle sur le trottoir Paul Stallone, 54 ans, avant de respecter la minute de silence à 08h46.

L’heure précise à laquelle la tour Nord a été percutée par le premier avion détourné par les jihadistes d’Al-Qaïda. Depuis deux décennies, Paul Stallone, arrivé «le 12 septembre 1976» à Brooklyn, avec sa famille émigrant du sud de l’Italie, vit avec «la culpabilité de la survie». Si son nom n’apparaît pas sur le fronton ou sur l’un des camions de la Squad One, c’est parce qu’il avait «terminé (son) tour la nuit précédente.»

Quand les tours ont été touchées, j’étais chez moi et je suis revenu à la caserne. C’est ce qui m’a sauvé la vie parce que le temps que j’arrive en ville, les tours étaient tombées. Les gars qui ont pris leur tour cette nuit-là, ou ce matin-là, ne sont jamais rentrés chez eux.

Au matin du 11 septembre 2001, un très grand nombre d’unités ont été mobilisées et 343 pompiers, provenant de 78 compagnies situées jusque dans le Queens et le Bronx ont perdu la vie.


■ L’appel à l’unité de Kamala Harris

La vice-présidente des Etats Unis a aussi pris la parole à Shanksville. Comme George W. Bush, elle a rappelé la période d’unité nationale qui a suivi les attentats.

«Dans une période de terreur absolue, nous nous sommes tournés les uns vers les autres. Dans le visage d’un étranger, nous avons vu le visage d’un ami», dit-elle. Cela «nous a rappelé l’importance et la force de notre unité en tant qu’Américains, et qu’elle est possible en Amérique».


■ George W. Bush: «Le choc devant l’audace du mal»

George W. Bush qui était président en 2001 se trouve à Shanksville, en Pennsylvanie, ou le vol 93 s’est écrasé. «Nous partageons votre chagrin et nous honorons les hommes et les femmes que vous avez aimés pendant si longtemps et si bien», a-t-il déclaré, rapporte la BBC.

S’adressant à ceux qui sont trop jeunes pour se souvenir de ce jour, George Bush a dit qu’il était «difficile de décrire le mélange de sentiments que nous avons éprouvés». «Le choc devant l’audace du mal, et la gratitude devant l’héroïsme et la décence qui s’y sont opposés».

Dans les semaines et les mois qui ont suivi les attentats du 11-Septembre, j’étais fier de diriger un peuple impressionnant, résilient et uni

George W. Bush

L’ancien président a fait une référence à la situation en Afghanistan et en Irak, puisqu’il a reconnu que les «mesures militaires» qui ont suivi le 11-Septembre «ont conduit à un débat». Il a également déploré la désunion politique de son pays. «Si on parle de l’unité de l’Amérique, ces temps semblent lointains», a déclaré le 43e président des Etats-Unis.


■ Moscou offre de relancer la coopération contre le terrorisme

L’ambassadeur russe à Washington Anatoly Antonov a déclaré que son pays partageait le deuil des Etats-Unis et assuré que Moscou était prêt à reprendre le dialogue mené par les ministres des Affaires étrangères des deux puissances en 2018-2019, sur la lutte contre le terrorisme.

Nous devons mettre de côté toutes les contradictions et les différends et coopérer au profit de la sécurité et de la prospérité, non seulement de la Russie et des Etats-Unis, mais de l’humanité tout entière

Anatoly Antonov

«C’est notre priorité naturelle», a déclaré Anatoly Antonov sur la page Facebook de l’ambassade de Russie, en dépit de relations bilatérales compliquées entre les deux pays. Il a aussi exprimé la reconnaissance de la Russie envers les Etats-Unis, pour avoir partagé des informations qui ont permis d’éviter des attentats à Saint-Pétersbourg en 2017 et 2019.


■ 10h28, sixième minute de silence

L’heure de l’effondrement de la seconde tour a également été remémorée par une minute de silence, le dernier des six moments de recueillement prévus.


■ Quatrième et cinquième minutes de silence

A 9h59 une minute de silence a marqué le moment de l’effondrement de la tour sud du World Trade Center.

Peu après, une autre minute de silence a été observée à l’heure du crash du quatrième avion, le vol 93, qui s’est écrasé dans un champ à Shanksville, en Pennsylvanie à 10h03, en raison de la rébellion des passagers. L’objectif des pirates de l’air aurait été le Capitole, à Washington.


■ Un instantané: Rudy Giuliani est présent


■ Donald Trump: «Le dirigeant de notre pays est passé pour un idiot.»

L’ex-président républicain Donald Trump, qui ne participe à aucune des commémorations officielles et commentera samedi soir un match de boxe, a dénoncé «l’incompétence» de Joe Biden dans un message vidéo enregistré pour le vingtième anniversaire du 11-Septembre.

Après avoir rendu hommage au «courage» des pompiers, policiers ou secouristes intervenus ce jour-là, Donald Trump a sévèrement critiqué l’action de son successeur. «C’est aussi un triste moment pour la façon dont notre guerre contre ceux qui ont fait tant de mal à notre pays s’est terminée la semaine dernière», a-t-il déclaré.

«Le dirigeant de notre pays est passé pour un idiot.» «Nous aurons du mal à nous remettre de l’embarras que cette incompétence a causé», a poursuivi le milliardaire dans sa vidéo.


■ A 9h37, troisième minute de silence

Une nouvelle minute de recueillement a été observée à l’heure ou le troisième avion s’est écrasé sur le Pentagone, à Washington, faisant 125 morts.


■ A 9h03, une deuxième minute de silence

A l’heure ou le deuxième avion est venu percuter la seconde tour du World Trade Center, une minute de silence a été observée.

Le chanteur Bruce Springsteen, qui est né dans le New Jersey voisin, a ensuite interprété sa chanson «I’ll see you in my dreams», avant que la lecture des noms des victimes ne reprenne.

Lire: Springsteen, le Boss pour exorciser le trauma national du 11-Septembre


Ces vingt années m’ont paru à la fois longues et un courtes

Mike Low, le père de Sarah Elizabeth Low, une hôtesse de l’air de 28 ans morte en 2001

■ Lecture des 2977 noms des victimes

Comme chaque 11 septembre, au mémorial de New York, les noms de près de 3000 morts sont en train d’être lus par différents membres de familles de victimes. La lecture doit durer environ trois heures.


Quelques articles autour de cet événement


■ A 8h46, une minute de silence à New York

Le président Joe Biden préside en silence l’hommage aux 2977 morts (dont 2753 à New York) depuis l’impressionnant mémorial de Manhattan construit au pied de nouveaux gratte-ciels, sur «Ground Zero», où s’élevaient jadis les tours jumelles du World Trade Center (WTC). Le président américain Joe Biden se tient aux côtés de ses prédécesseurs, notamment Barack Obama et Bill Clinton.

A 8h46, l’heure où le premier avion piraté par cinq des 19 djihadistes avait percuté la tour nord du WTC, une minute de silence a été observée au mémorial.

Cinq autres minutes de silence et des hommages musicaux se succèderont jusqu’à 12h30 (18h30 en Suisse) pour marquer les tragédies de ce funeste matin du mardi 11 septembre 2001.


■ Les moins de 20 ans s’expriment


■ Un instantané: Deux faisceaux de lumières


■ Guy Parmelin exprime sa solidarité avec les victimes

A l’occasion de la commémoration des 20 ans des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le président de la Confédération Guy Parmelin a exprimé sa solidarité avec toutes les victimes du 9/11. Ils ont changé la politique dans le monde entier, a-t-il twitté samedi. «Ils ont aussi eu un impact sur notre vie en Suisse», ajoute le président de la Confédération. Et il conclut qu’il faut rejeter de manière inconditionnelle le terrorisme «partout et toujours».