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Le président étant élu au suffrage indirect, le collège électoral, avec le système des 538 grands électeurs, prime. Le candidat qui arrive en tête dans un Etat remporte l’ensemble de ses grands électeurs, quel que soit l’écart qui le sépare de son rival. Voilà pourquoi un président peut être élu sans obtenir la majorité populaire, comme cela a été le cas pour Donald Trump en 2016, alors qu’Hillary Clinton avait obtenu 3 millions de voix de plus que lui.
Dans la plupart de ces Etats clés, où tout se joue, Joe Biden est pour l’instant donné gagnant. Mais gare aux conclusions hâtives. Tout ne tient qu’à un fil. La violence inouïe du climat politique, le coronavirus et les tensions raciales liées aux brutalités policières accentuent les divisions au sein de la société américaine et peuvent affecter le scrutin. Surtout, le président agit lui-même en agent déstabilisateur. Lors du premier débat présidentiel, il a non seulement choqué en refusant de condamner les suprémacistes blancs et en demandant aux Proud Boys, un groupe patriotique paramilitaire qui fait l’apologie de la «race blanche», de «se tenir prêts», mais il a une nouvelle fois laissé entendre que le vote par correspondance engendrerait des fraudes. Une manière de dire à l’avance que les élections seront truquées. Et que le chaos surviendra en cas de défaite.
Sur le terrain, nous avons rencontré des électeurs aux opinions tranchées, mais aussi des indécis. Des citoyens conscients de l’importance de voter, mais qui n’ont pas encore fait leur choix. Parce que, disent-ils, ils ne parviennent plus à discerner le vrai du faux. A qui vont profiter ces doutes? La zizanie semée par Donald Trump et les campagnes de désinformation sont les principaux ennemis de Joe Biden. Que seule une campagne de terrain, menée sans relâche, peut combattre. Dans les swing states.