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Plus d’une semaine après les élections de mi-mandat, les républicains ont obtenu un 218e siège à la Chambre des représentants, synonyme de majorité

Les républicains ont repris mercredi, au terme d’un laborieux décompte des voix, le contrôle de la Chambre américaine des représentants, selon des médias américains, s’octroyant un pouvoir de blocage de la politique de Joe Biden jusqu’en 2024.
Après avoir échoué à s’emparer du Sénat, le parti conservateur ne disposera toutefois que d’une très courte majorité à la chambre basse, bien loin de la «vague géante» promise par Donald Trump, qui a pourtant annoncé mardi soir une nouvelle candidature à la Maison-Blanche. Les lieutenants de l’ancien président ont en effet recueilli des résultats plus que mitigés aux élections de mi-mandat.
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NBC, CNN, Fox News et CBS ont projeté mercredi que les républicains disposent désormais d’au moins 218 à la Chambre, c’est-à-dire la majorité des sièges.
Une gouvernance qui s’annonce compliquée
Si les projections des médias américains se confirment avec l’ensemble des sièges, la performance de Joe Biden sera le meilleur score d’un président en plus de 20 ans, ce scrutin étant traditionnellement pour le pouvoir en place.
Cette très mince majorité républicaine à la chambre basse risque d’ailleurs de significativement compliquer sa gouvernance. Le ténor du parti conservateur Kevin McCarthy a été désigné mardi par ses pairs pour briguer le poste de président de la Chambre des représentants, mais son avenir politique dépendra d’une élection périlleuse en janvier. «L’ère de la domination démocrate est révolue», a-t-il toutefois déjà averti. Les Américains «sont prêts pour une nouvelle direction, et les républicains de la Chambre sont prêts à agir», a-t-il déclaré.
Avec une Chambre républicaine et un Sénat démocrate, le parti de Joe Biden ne pourra pas faire passer de nouveaux grands projets. Mais leurs rivaux non plus. Or, les républicains avaient menacé de détricoter certaines mesures adoptées sous Joe Biden s’ils reprenaient le contrôle des deux chambres. Ils voulaient notamment revenir sur les fonds alloués aux services des impôts pour engager de nouveaux agents, ou sur certaines réformes dans le monde de l’éducation.
Ils avaient aussi prévu de s’attaquer au droit à l’avortement ou de légiférer sur les armes à feu, ce qui aurait poussé Joe Biden à faire usage de son droit de veto.
Le pouvoir de lancer des investigations
Le président de 79 ans ne sera finalement pas contraint de camper sur cette posture défensive. Et devra au contraire user de ses talents de négociateur, hérité de sa longue carrière de sénateur, pour éviter, notamment, une paralysie de l’administration fédérale (le fameux «shutdown»).
Il a d’ailleurs immédiatement félicité Kevin McCarthy dans un communiqué: «Je vais travailler avec quiconque – républicains ou démocrates – prêt à œuvrer avec moi pour agir.» Mais la main tendue du président risque de se heurter à un mur rouge, la couleur des conservateurs.
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Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront aussi d’un pouvoir conséquent en matière de supervision, qu’ils ont promis d’utiliser pour une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.
Ils pourraient aussi s’en prendre à son fils Hunter, accusé d’avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Le parti conservateur compte bien exploiter toute potentielle faille démocrate, en gardant en ligne de mire la présidentielle de 2024. Et avec, mardi, sa déclaration de candidature, Donald Trump a lancé une lutte sans merci pour l’investiture du parti.
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