Les recherches de disparus autour du Volcan de Feu au Guatemala étaient perturbées par de nouvelles explosions et écoulements de lave, trois jours après l'éruption spectaculaire qui a fait au moins 99 morts et près de 200 disparus selon un nouveau bilan.

«L'activité se poursuit et la possibilité de nouvelles descentes de flux pyroclastiques (composé de cendres, de boue, d'eau, et de roches à haute températures) dans les prochaines heures ou les prochains jours n'est pas à exclure, il est donc recommandé de ne pas rester près de la zone affectée», a indiqué l'institut guatémaltèque de vulcanologie (Insivumeh). Par ailleurs, l'Institut met en garde contre les risques de glissements de terrain en raison de fortes pluies survenant en fin de journée.

Le volcan, d'où s'échappait une colonne de fumée et de cendres, a continué mercredi à émettre des explosions de faible intensité à la fréquence de quatre ou cinq par heure.

Mardi soir, une forte explosion dans le cratère avait de nouveau semé la panique parmi les habitants qui avaient regagné leurs villages. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter les lieux, avant d'être autorisé mercredi matin à reprendre leurs opérations de recherche de disparus dans la «zone 0».

L’éruption a également fait 46 blessés et entraîné l’évacuation de 12089 personnes, selon la Conred. En outre, 2625 personnes ont dû être relogées. La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.

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Difficultés pour retrouver des survivants

L’augmentation de l’activité volcanique a provoqué la panique dans la ville d’Escuintla, située près du colosse haut de 3763 mètres et situé à 35 km au sud-ouest de la capitale. Ses habitants ont très vite quitté la ville au volant de leurs voitures, provoquant un immense chaos. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter la zone.

Deux jours après cette éruption, qui a déversé d’importantes quantités de boue, de lave et de cendre ardente, les possibilités de retrouver des survivants étaient très faibles, a reconnu, quelques heures avant cette interruption des recherches, Sergio Cabañas. «Si on est piégé dans le flux pyroclastique, il est difficile de rester en vie», a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.

4500 personnes évacuées

Les projections spectaculaires de lave et de cendre de ce cratère avaient semé la panique dimanche dans les localités rurales situées sur le flanc du volcan et entraîné une première évacuation d’urgence de plus de 4500 personnes.

Suspendues dans la nuit, les recherches avaient repris mardi à l’aube dans les environs du volcan, encore recouverts d’une abondante couche de cendre grise.

Eddy Sanchez, directeur de l’Institut de vulcanologie, a indiqué à l’AFP que l’éruption de dimanche avait libéré «beaucoup d’énergie» et que le volcan, entré en «repos actif», pourrait encore libérer des éruptions explosives, qui toutefois ne devraient «pas être catastrophiques».

De longues processions

Lundi soir, le président Jimmy Morales a qualifié l’événement de «tragédie» et annoncé que les recherches et l’assistance aux sinistrés dureraient le temps nécessaire dans la zone. La présidence a déjà précisé qu’un plan de reconstruction commencerait à être élaboré mardi, alors que les familles des victimes commençaient à enterrer leurs morts dans de longues processions.

L’état de catastrophe naturelle a été décrété dans les départements d’Escuintla (sud), Chimaltenango (ouest) et Sacatepequez (sud-ouest), les plus affectés par l’éruption. Les députés ont également commandé un rapport sur les dégâts dans les nombreuses exploitations de café et maïs affectées.