Donald Trump banni de Facebook pour deux ans: «Une insulte»
Réseaux sociaux
Le 45e président américain avait perdu ses 35 millions d’abonnés quand le réseau social l’avait suspendu, au lendemain de l’assaut contre le Capitole le 6 janvier. Il reviendra sur le réseau à partir de janvier 2023 «si les risques pour la sécurité du public ont bien disparu»

«Etant donné la gravité des circonstances qui ont amené à la suspension du compte de M. Trump, nous pensons que ses actions ont constitué une violation grave de nos règles qui mérite la plus haute sanction prévue par nos nouveaux protocoles. Nous suspendons ses comptes pour deux ans, à compter de la date de suspension initiale du 7 janvier 2021».
Voilà ce qu'explicite Facebook sur son site ce vendredi. Pas vraiment un lot de consolation pour le 45e président des Etats-Unis qui espérait bien retrouver son mégaphone en ligne directe avec 35 millions d'abonnés.
Donald Trump a été banni à vie du réseau au lendemain de l'assaut contre le Capitole par quelques centaines de ses partisans, le 6 janvier 2021. D'abord jugé comme une opération libertaire de bric et de broc puis reconnu au Congrès comme une tentative concertée de diffuser un chaos institutionnel, l'événement avait provoqué un choc aux Etats-Unis et dans le monde. Mais début mai, le conseil de surveillance, le «parlement» éthique de Facebook, avait jugé qu'une limite au bannissement était indispensable, qu'on ne pouvait pas ne pas lui indiquer de terme précis.
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C'est donc chose faite. La date limite du bannissement nous amène désormais au 7 janvier 2023, soit un peu plus de 18 mois avant la prochaine élection présidentielle américaine, en novembre 2024.
De très nombreuses questions avaient accompagné la décision de Facebook en janvier. Quel statut pour les réseaux sociaux, privés mais devenus d'intérêt public? Le compte de l'ancien président comptait 35 millions d'abonnés lorsqu'il a été fermé, son compte Instagram 23 millions. Peut-on ainsi couper la parole publique?
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Facebook annonce aussi ce vendredi que les personnalités politiques seront désormais sanctionnées «comme les autres utilisateurs». Elles devront, comme n'importe qui, répondre à certains critères, ne pas répandre de désinformation par exemple. Jusqu'ici, certains personnages politiques étaient exemptés de certaines de ces règles et sanctions justement, au nom de «l’intérêt du public» à se faire sa propre opinion. Ce qui avait provoqué pas mal de remous, en interne comme dans la sphère publique. La nouveauté, c'est que le réseau met désormais en place un système qui se veut plus transparent de punitions proportionnelles aux infractions.
Enfin l'ex-président américain ne pourra revenir que lorsque les «risques pour la sécurité du public auront disparu», précise Facebook. Sans préciser qui évaluera ces risques, et selon quels critères.
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Donald Trump a été banni à vie du réseau Twitter en janvier dernier. Il y comptait 88 millions d'abonnés. Ces jours-ci, il a fermé son «blog» après un mois d'exercice, devant le peu de succès de ses communiqués.
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«La décision de Facebook est une insulte» aux «75 millions de personnes qui ont voté pour nous en 2020, a réagi l'ex-président dans un communiqué, ajoutant que le géant des réseaux sociaux «ne devrait pas être autorisé à s'en tirer avec cette censure et ce muselage». «A la fin, nous allons gagner. Notre pays ne peut plus supporter ces abus!».
Statement from former Pres. Trump:
— Alex Salvi (@alexsalvinews) June 4, 2021
“Facebook’s ruling is an insult to the record-setting 75M people, plus many others, who voted for us in the 2020 Rigged Presidential Election. They shouldn’t be allowed to get away with this censoring and silencing and ultimately we will win." pic.twitter.com/g9bq2DZ1rf