Etats-Unis
Le président des Etats-Unis a durci le ton avec l’Iran et la Russie. Quant à son secrétaire à la Défense, il a mis en garde la Corée du Nord contre toute velléité d’attaque nucléaire

Deux semaines après son investiture, le président américain Donald Trump et son administration multiplient les déclarations diplomatiques incendiaires contre des pays rivaux ou adversaires de l’Amérique. Alliés ou partenaires des Etats-Unis, comme Israël, l’Australie ou le Mexique ont également été visés.
La Corée du Nord mise en garde
Lors d’une visite à Séoul, le nouveau secrétaire à la Défense, James Mattis, a ainsi averti vendredi qu’une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les Etats-Unis ou un de ses alliés entraînerait une réponse «efficace et écrasante».
Le chef du Pentagone est le premier responsable de l’administration Trump à partir en voyage officiel à l’étranger. Arrivé jeudi en Corée du Sud, il poursuivra vendredi au Japon une tournée destinée à rassurer ces alliés clés des Etats-Unis quant à l’engagement de Washington en matière de sécurité à leurs côtés.
Donald Trump veut sanctionner Téhéran
Mais l’Iran est aussi visé. Après une «mise en garde» de la Maison-Blanche à la suite d’un test de missile balistique, l’administration Trump envisage de prendre de nouvelles sanctions contre Téhéran, ont indiqué des sources proches du dossier.
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Ces mesures de rétorsion contre des personnes ou des entités liées au programme iranien de missiles balistiques seraient la première traduction du durcissement annoncé par Washington face à la République islamique. Et ce malgré l’accord historique sur le nucléaire iranien scellé en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.
Cet accord a été la grande percée diplomatique du prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama. Le démocrate s’était efforcé d’apaiser les tensions avec l’Iran. Au contraire, le président républicain a pris un ton belliqueux contre la puissance chiite: «Rien n’est exclu», a-t-il répondu à la presse à propos d’une action militaire. Téhéran a dénoncé des menaces «sans fondement, répétitives et provocatrices».
Les actions de la Russie en Ukraine pointées du doigt
Beaucoup plus surprenant, Washington s’en est aussi pris à Moscou. Alors que le rapprochement avec le président russe Vladimir Poutine est une priorité de Donald Trump, sa nouvelle ambassadrice à l’ONU Nikki Haley a «condamné les actions agressives de la Russie» en Ukraine. Devant le Conseil de sécurité, elle a affirmé que les sanctions contre Moscou seraient maintenues «jusqu’à ce que la Russie redonne le contrôle de la péninsule (de Crimée) à l’Ukraine».
Changement de discours avec Israël
L’administration Trump a également pris ses distances avec Israël, l’allié historique, que le nouveau président américain n’avait cessé de couvrir de louanges après les tensions de l’ère Obama. La Maison-Blanche a ainsi jugé que «la construction de nouvelles colonies» dans les Territoires palestiniens occupés pourrait «ne pas aider» à résoudre le conflit israélo-palestinien.
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Tout juste installé au Département d’Etat, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, s’est cependant entretenu dans la soirée au téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Il l’a assuré «de l’engagement sans faille» de l’Amérique auprès de «ses alliés clés», selon son porte-parole, Mark Toner.
L’accord australo-américain jugé «stupide»
Donald Trump a aussi tapé sur l’Australie, l’un des plus proches alliés militaires de Washington. Il a dénoncé un accord «stupide» forgé en novembre entre Canberra et le gouvernement Obama sur l’accueil aux Etats-Unis d’un millier de migrants, reconnus réfugiés mais parqués par l’Australie dans des camps offshore.
Le 45e président américain, au programme économique protectionniste, a aussi tapé sur l’une de ses cibles favorites, l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, qu’il a qualifié de «catastrophe».
Donald Trump a toutefois pris la peine d’adouber son nouveau chef de la diplomatie, Rex Tillerson, qui va devoir gérer immédiatement une multitude de tensions internationales. «Certains n’aimaient pas Rex parce qu’il s’entendait bien avec des dirigeants de la planète», a lancé le président.
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Mais «c’est une bonne chose, pas une mauvaise chose», a-t-il complété, en allusion à la proximité de longue date entre l’ancien patron du géant pétrolier ExxonMobil et le président Poutine, dont Donald Trump veut justement se rapprocher.