Face à la violence des narcotrafiquants, l’Equateur décrète l’état d’urgence
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C’est la province d’Esmeraldas, à la frontière avec la Colombie, qui est visée par cette mesure qui durera 60 jours. Depuis janvier, 70 homicides y ont été enregistrés

L’Equateur a déclaré l’état d’urgence vendredi dans la province côtière d’Esmeraldas (nord-ouest), qui fait frontière avec la Colombie et constitue l’une des zones les plus touchées par la criminalité et le trafic de drogue. «La mesure restreint les droits à la liberté de mouvement, d’association, de réunion, à l’inviolabilité du domicile et de la correspondance de 21h00 à 05h00», a déclaré le Secrétariat général à la communication dans un communiqué.
L’état d’urgence durera 60 jours et prévoit que les forces armées et la police «coordonnent leurs efforts» pour «maintenir l’ordre public et préserver la sécurité intérieure». A Esmeraldas, située à la frontière nord, la violence s’est intensifiée ces derniers mois, ce qui en fait l’une des provinces présentant «les plus hauts niveaux d’insécurité du pays», selon le décret signé par le président Guillermo Lasso. «Ces grandes escalades (de violence) sont intimement liées au trafic de drogues illicites ainsi qu’aux mécanismes d’extorsion», ajoute le document.
Depuis janvier, la province a enregistré 70 homicides et quatre attaques contre des postes de police. En novembre dernier, Guillermo Lasso a déclaré l’état d’urgence dans les provinces côtières d’Esmeraldas, de Guayas et de Santo Domingo à la suite d’un raid des narcos sur des transferts de prisonniers qui a fait huit morts.
Pris en étau
Situé entre la Colombie et le Pérou – les principaux producteurs de cocaïne au monde –, l’Equateur a saisi un record annuel de 210 tonnes de drogue en 2021, principalement de la cocaïne, à destination des ports européens. En 2022, les saisies ont dépassé les 200 tonnes de drogue et le gouvernement a déclaré la guerre aux trafiquants, qui défendent violemment les routes de la drogue.
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Parallèlement, le taux d’homicide a presque doublé. Entre 2021 et 2022, il est passé de 14 à 25 pour 100 000 habitants, selon les autorités.
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