Le président américain Joe Biden a annoncé jeudi un accord avec un groupe de sénateurs républicains et démocrates sur un plan d’investissements massifs dans les infrastructures, après des mois de négociations entre la Maison Blanche et le Congrès. «Nous avons un accord», a lancé le président à l’issue de cette réunion très attendue avec cinq démocrates et cinq républicains.

Selon des médias américains, ce plan comprend plus de 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses en plus de la ré-allocation d’autres enveloppes, pour un montant total de quelque 950 milliards.

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S’il représente une avancée majeure, cet accord ne marque cependant pas la fin des discussions. Deux chefs des majorités démocrates au Congrès ont signalé jeudi que ce plan devrait impérativement aller de pair avec le développement d’un autre vaste projet de loi qui comprendrait d’autres priorités de l’administration Biden.

Joe Biden avait proposé fin mars d’investir quelque 2 000 milliards de dollars dans les infrastructures, sur huit ans, afin de créer des «millions d’emplois» aux Etats-Unis, de rester numéro un mondial devant la Chine, mais aussi de lutter contre le changement climatique.

Une négociation à deux voies

Après des mois de discussions, les négociations se dirigent donc vers deux voies parallèles. D’un côté, ce plan sur les infrastructures «traditionnelles», ponts, routes, aéroports etc. Et de l’autre, les priorités Biden que les démocrates ont surnommé «infrastructures familiales» ou «humaines».

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La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a fermement indiqué jeudi qu’il n’y aurait pas de vote sur le texte de consensus entre républicains et démocrates sur les infrastructures «à moins» que le Sénat approuve aussi, par une autre voie parlementaire, un projet de loi comprenant les autres grandes priorités démocrates. Une déclaration applaudie par des figures de l’aile gauche du parti, comme l’élue de la Chambre Alexandria Ocasio-Cortez.

Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, s’était lui dit jeudi matin «encouragé» par l’accord entre sénateurs, tout en rappelant qu’il comptait toujours avancer sur une double voie de projets «liés»: d’un côté cet accord entre républicains et démocrates sur les infrastructures, et de l’autre une voie parlementaire complexe qui permettrait aux démocrates d’adopter, avec leur seule étroite majorité au Sénat, les autres priorités démocrates.