Pendant toutes les investigations, il est resté dans l’ombre. Même les élus du Congrès américain ont peiné à lui arracher quelques mots lors d’une audition très suivie. Le mutique Robert Mueller s’apprête pourtant à animer un cours sur sa très délicate «enquête russe».

Nommé procureur spécial en 2017, il a supervisé pendant près de deux ans l’enquête sur une possible collusion entre Moscou et le candidat Donald Trump lors de la campagne de 2016, qui a empoisonné tout le début de mandat du président républicain.

À l’automne, il guidera des étudiants de la faculté de droit de l’Université de Virginie dans les méandres «de ces investigations qui ont défrayé la chronique», a annoncé l’établissement mercredi. Il animera en personne au moins un des six cours du module intitulé «le rapport Mueller et le rôle du procureur spécial».

Un pavé de 400 pages

«J’ai eu la chance d’étudier» dans cette faculté, «et j’ai la chance de pouvoir y revenir», a déclaré Robert Mueller, 76 ans, cité dans un communiqué. Homme taciturne et discret, il avait supervisé son enquête dans le plus grand secret et avait rendu, en avril 2019, ses conclusions dans un pavé de plus de 400 pages, sans dire un seul mot.

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Il y décrivait les efforts russes pour aider Donald Trump en 2016, mais ajoutait ne pas avoir rassemblé de preuves d’un complot entre Moscou et son équipe de campagne. Il détaillait par ailleurs une série de pressions troublantes exercées par le locataire de la Maison-Blanche sur son enquête et se disait incapable de le blanchir des soupçons d’entrave à la justice.

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Pour tenter de le faire aller plus loin, les démocrates l’avaient convoqué quelques mois plus tard au Congrès pour une audition qui les avait laissés sur leur faim. Pendant sept heures éprouvantes, l’ancien chef de la police fédérale (FBI) s’était contenté de renvoyer à son rapport, refusant de répondre à de nombreuses questions ou se bornant à de laconiques «oui, «non» ou «correct».