Le président brésilien élu Luis Inacio Lula da Silva a appelé mercredi à la création «urgente» d’un fonds dédié pour couvrir les dégâts déjà causés par le changement climatique.

«Nous avons un besoin urgent de mécanismes financiers pour remédier aux pertes et dommages causés par le changement climatique, nous ne pouvons plus reporter ce débat», a-t-il déclaré dans un discours à la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient à Charm el-Cheikh en Egypte.

Il a vivement critiqué les pays développés pour n’avoir pas tenu leur promesse datant de 2009 d’aide climatique de 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation au changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays les plus pauvres. «Je suis revenu aussi pour encaisser ce qui avait été promis», a-t-il lancé.

Lire aussi: Franz Perrez: «Nous avons peur que cette COP se termine par un échec»

Les pays riches rechignent par ailleurs à un mécanisme de financement spécial des dommages irréversibles déjà subis sous l’effet du dérèglement climatique. Mais l’Union européenne a annoncé mercredi plus d’un milliard d’euros pour aider l’Afrique à s’adapter au changement climatique.

Elle a par contre rejeté une proposition du groupe G77 +Chine, qui représente plus de 130 pays émergents et pauvres, consistant à décider dès cette COP de créer un fonds spécifique pour ces «pertes et dommages».

Sans exclure cette possibilité à terme, l’UE va proposer une année de discussions, a indiqué le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. Mais il a insisté pour que la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale, contribue à un éventuel mécanisme de financement.

Une région fragilisée

Luis Inacio Lula da Silva a également abordé la protection de la forêt amazonienne, indispensable à l’équilibre du climat mondial et de la biodiversité. «Il n’y aura pas de sécurité climatique dans le monde sans une Amazonie protégée», a-t-il affirmé.

La plus grande forêt tropicale du monde, puits de carbone indispensable à l’équilibre du climat et de la biodiversité mondiale, est selon les scientifiques aujourd’hui très fragilisée.

Lire aussi: La COP15, sur la biodiversité, à deux doigts de l’abîme

Le mandat du président sortant Jair Bolsonaro a en effet été marqué par une explosion de la déforestation en Amazonie et Lula s’est engagé à «faire tout ce qu’il faut» pour renverser la vapeur et tenir son engagement de «zéro déforestation».

«Le Brésil est de retour!», a lancé à plusieurs reprises le futur président du géant latino-américain, accueilli par une foule compacte surexcitée qui scandait son nom. Il a d’emblée proposé d’organiser en 2025 la conférence annuelle de l’ONU sur le climat «en Amazonie».