Un poste est à prendre à la Maison-Blanche. Celui de porte-parole. Officiellement, Sean Spicer a donné sa démission vendredi car il conteste la nomination d’Anthony Scaramucci, un financier de Wall Street, comme nouveau directeur de la communication. Mais dans les faits, l’annonce de sa démission ne surprend pas et son départ n’était qu’une question de temps. On ne peut pas dire que Sean Spicer paraissait très épanoui dans sa fonction ingrate et difficile, où il s’agissait d’expliquer et défendre les positions d’un président américain imprévisible, qui gère sa communication à sa façon, allant parfois jusqu’à se contredire lui-même.

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Guerre des clans au sein de la Maison-Blanche

Cette nouvelle nomination, et la démission qui en découlerait, sont aussi révélateurs de la guerre des clans qui fait rage au sein de la Maison-Blanche. Selon Politico, le chef de cabinet de Donald Trump, Reince Priebus, et le controversé conseiller stratégique Steve Bannon, ne voyaient pas non plus la nomination d’Anthony Scaramucci d’un bon œil. Contrairement à Ivanka Trump, la fille préférée de Donald Trump, et à son mari, l’influent Jared Kushner.

Comme porte-parole, Sean Spicer était constamment au front, livré en pâture aux médias. C’est lui et non l’ancien directeur de communication rattrapé par des affaires privées, qui devait presque quotidiennement assurer un point presse et justifier les actes d’un président dont il peinait parfois à comprendre les décisions. Il s’est illustré par plusieurs boulettes, la plus grosse bourde étant d’avoir déclaré que Bachar el-Assad était «pire que Hitler», qui n’avait «jamais utilisé d’armes chimiques».

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Jeff Sessions, ministre de la Justice, critiqué par Donald Trump

Très exposé, Sean Spicer se savait sur un siège éjectable. Ces derniers temps, il apparaissait beaucoup moins dans les médias. Il a aussi dû subir des humiliations, comme celle de ne pas pouvoir faire partie de la délégation américaine qui a rencontré le pape François, alors qu’il aurait, comme fervent catholique, été très désireux d’en être. Le président américain aurait voulu le «punir» pour avoir mal géré certaines communications liées à la complexe «affaire russe», qui mine son mandat.

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La démission intervient alors que Donald Trump vient de critiquer son ministre de la Justice Jeff Sessions dans une interview accordée au New York Times. Il a déclaré qu’il ne l’aurait pas nommé s’il avait su qu’il se récuserait dans le cadre de l’affaire russe. Donald Trump a aussi remanié son équipe d’avocats personnels, qui représentent ses intérêts face à Robert Mueller, l’enquêteur indépendant chargé de clarifier la nature des liens avec les Russes, et dont il veut la peau. L’un de ses avocats a démissionné vendredi.