Justice
L'ancien président de la Colombie, aujourd'hui sénateur, aurait fait surveiller illégalement plus de 130 journalistes, hommes politiques, militaires en retraite et syndicalistes

Soupçonné d'être impliqué dans une affaire d'écoutes illégales menées par des militaires, l'ancien président colombien Alvaro Uribe va faire l'objet d'une enquête de la part de la Cour suprême de Colombie.
Con base en denuncia , #SalaDeInstrucción de @CorteSupremaJ abre indagación previa contra el senador @AlvaroUribeVel, como posible destinatario de la información de seguimientos ilegales de inteligencia militar en 2019.
— Corte Suprema de Justicia (@CorteSupremaJ) June 2, 2020
Sur son compte Twitter, la Cour suprême a indiqué mardi qu'une enquête préliminaire avait été ouverte contre Alvaro Uribe «en tant que possible destinataire des informations fournies par des surveillances illégales du renseignement militaire en 2019».
Un procès pénal possible
Au mois de mai, la revue Semana a révélé l'existence d'un réseau d'espionnage du renseignement militaire contre quelque 130 journalistes, hommes politiques, militaires en retraite et syndicalistes. L'un des militaires impliqués dans le scandale a déclaré à la revue qu'il avait reçu l'ordre de transmettre des informations collectées sur une magistrate à «un homme politique connu du Centre démocratique», le parti au pouvoir que dirige Alvaro Uribe, président de 2002 à 2010.
Parmi les personnes qui auraient été la cible de ces surveillances illégales figureraient Nicholas Casey, correspondant du New York Times, et José Miguel Vivanco, directeur exécutif de la division Amériques de l'organisation Human Rights Watch (HRW). Si des preuves sont trouvées, la Cour suprême peut lancer un procès pénal comme l'ancien chef de l'Etat, aujourd'hui sénateur.
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