La contre-attaque du parti de Jair Bolsonaro, le président brésilien sortant, s'organise. Le Parti Libéral (PL) a demandé, mardi, au Tribunal supérieur électoral (TSE) l'annulation des voix provenant de plus de 280 000 urnes électroniques.

«Nous demandons l'invalidation des voix provenant des urnes électroniques pour lesquelles des dysfonctionnements insurmontables ont été mis au jour, et d'en tirer les conséquences juridiques pour les résultats du second tour», le 30 octobre, peut-on lire dans la plainte déposée par le PL. Cette formation, qui a obtenu le plus grand nombre de députés et sénateurs à l'issue des législatives, estime que le «mauvais fonctionnement» de cinq modèles d'urnes «remet en cause la transparence du processus électoral».

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Le PL argue que ces dysfonctionnements ont été démontrés dans un rapport d'audit commandé par le parti. Selon l'avocat du PL, plus de 280 000 urnes électroniques utilisées lors du scrutin seraient de l'un de ces cinq modèles en question.

Selon le décompte du PL, l'annulation des voix provenant de ces urnes donnerait la victoire à Jair Bolsonaro avec 51,05% des suffrages, soit pratiquement l'inverse du résultat officiel (50,9% pour Lula, 49,1% pour le président sortant).

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Les deux tours remis en cause?

Le président du TSE, Alexandre de Moraes, a répondu à la plainte en expliquant que ces modèles d'urnes avaient été utilisés non seulement au second tour, mais également au premier, le 2 octobre. Il demande donc que la plainte «concerne les deux tours», sous peine d'être rejetée sans être analysée.

Mais une annulation d'une partie des voix obtenues le 2 octobre aurait également un impact sur les législatives, qui ont eu lieu le même jour, sur les mêmes urnes. Cela pourrait mettre en péril l'élection de nombreux parlementaires du PL.

Jair Bolsonaro a pratiquement disparu de la vie publique depuis plus de trois semaines, après l'annonce de sa défaite face à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010). Il est seulement sorti de son silence deux jours plus tard, sans reconnaître explicitement sa défaite, et évoquant le «sentiment d'injustice» de ses partisans qui manifestaient devant des casernes pour réclamer une intervention militaire.

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