Confusion après le drame, dans cette ville d'une si grande banalité californienne. C'était ce mercredi à San Bernardino, à une heure de route à l'est de Los Angeles. Une banlieue pavillonnaire dont les petits jardins individuels de chaque villa sont brulés par le soleil de la Californie du sud.

Ce mercredi, des tueurs armés ont fait irruption dans un centre social gérant les cas de milliers d'infirmes de San Bernardino et des communes avoisinantes. La fusillade a fait «au moins» 14 morts, selon la police. Et 17 blessés, dont l'état de gravité n'a pas été précisé.

Chasse à l'homme

Et pour cause. La tuerie a vite donné lieu à une chasse à l'homme nerveuse, survolée par un essaim d'hélicoptères des TV. La police, et les équipes de choc SWAT dans leurs camions aux couleurs militaires, ont immobilisé un 4x4 noir conduit par les tireurs présumés. Deux ont été tués, un homme et une femme, d'autres – ou un autre ? – restent en fuite. Les autorités ont annoncé avoir «maîtrisé» les suspects, tout en continuant à offrir aux TV le spectacle d'encerclements de maisons, armes brandies en avant (à 3:00 heure suisse, ils cernaient encore une maison).

Il a été établi que les agresseurs avaient des bombes artisanales dans leur attirail, ce qui a ajouté à la panique. Cependant, lors d'une conférence de presse, la police de San Bernardino a dit écarter la piste terroriste.

Trois pistes possibles

Les chaînes américaines d'info en continu ont vite tenté de saisir le sens de cette énième fusillade – de fait, leur nombre augmente chaque année. Les analystes ont mentionné une possible «piste intérieure» – donc une tuerie due à quelque déséquilibré, comme c'est souvent le cas; ou l'attentat de Boston de 2013, c'est à dire le «vrai» attentat planifié; ou les attentats de Paris du 13 novembre, ce qui supposerait alors un terrorisme «international». Ce terme de «terrorisme international» revêt une puissance particulière aux Etats-Unis: c'est, sans aucun doute, le pire cas de figure.

Même si cette hypothèse va peut-être perdre de sa crédibilité, la tuerie de San Bernardino semble marquer un seuil. Même Donald Trump, le candidat le plus remuant à la primaire des républicains, se contente de twitter un «so sad».

Comme si, quelle que soit la signification attribuée à cette énième tuerie – s'il y en a une –, elle était vraiment de trop.

Coïncidence, Barack Obama était invité mercredi soir (heure américaine) sur le plateau d'une émission de CBS. Il a dit sa peine pour les familles des victimes.

La dernière croisade de Barack Obama?

Début octobre, après une précédente tuerie sur un campus, le président américain a tenu un discours à propos des tueries qui s'enchaînent, d'une brutalité particulière dans le contexte américain.

Le président en fin de deuxième mandat a alors comparé les victimes de ces sempiternelles fusillades, à celles du terrorisme. Aucun autre responsable américain n'est allé aussi loin dans l'autocritique nationale.