Les caucus et les primaires

Les 50 Etats (et 7 territoires américains) organisent d’abord des caucus (8) ou des primaires (49), jusqu’au 6 juin. L’Iowa a ouvert le bal, le 3 février, comme c’est le cas depuis 1972. Pour certains candidats, le Super Tuesday, avec ses 14 Etats, les Samoas américaines et les démocrates de l’étranger qui votent en même temps, sonne l’heure de la fin. S’ils sont en mauvaise position, avec moins de 500 délégués au total, ils ne parviendront pas à remonter la pente. Car c’est bien le nombre de délégués qui est important: à chaque scrutin, les candidats gagnants obtiennent un nombre précis de délégués, qui iront ensuite aux conventions nationales de l’été. C’est un système indirect. Seuls les candidats récoltant au moins 15% des suffrages se voient attribuer des délégués. Mais attention, côté démocrate il y a aussi les «super-délégués», qui ne sont pas choisis lors des primaires. En cas de course serrée entre candidats, ces super-délégués, dont on ne connaît pas forcément le vote, peuvent faire la différence. Il s’agit souvent de personnes qui occupent une fonction au sein du parti. Les super-délégués démocrates sont 771, soit l’équivalent de 16% de l’ensemble des délégués.

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Les conventions nationales

Lors de ces conventions, qui ont lieu après les primaires, les candidats encore dans la course prononcent un discours, dans une dernière tentative de convaincre, si les jeux ne sont pas déjà faits avant. La Convention nationale démocrate se déroulera à Milwaukee, dans le Wisconsin, du 13 au 16 juillet. Elle rassemblera 4750 délégués: 3979 délégués ordinaires et 771 super-délégués. Pour remporter l’investiture démocrate, un candidat doit recevoir le soutien de minimum 1991 délégués nationaux au premier tour. En cas de contestation, les super-délégués entrent en scène, lors d’un second tour, selon de nouvelles règles adoptées pour 2020. Côté républicain, la convention aura lieu à Charlotte, en Caroline du Sud, du 24 au 27 août, et rassemblera 2550 délégués. Sans surprise, Donald Trump restera le candidat officiel du parti.

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Le jour J

C’est le 3 novembre que les Etats-Unis éliront un nouveau président ou permettront à Donald Trump de rempiler pour un nouveau, et dernier, mandat de quatre ans. Plus de 252 millions d’Américains en âge de voter pourront trancher, en votant de manière indirecte, dans chacun des Etats, via un système de grands électeurs. Le candidat qui remporte au moins 270 des 538 grands électeurs sera le nouveau président. Ce chiffre de 538 équivaut au nombre d’élus au Congrès (435 à la Chambre des représentants et 100 sénateurs), auquel sont ajoutés trois grands électeurs pour Washington DC. Depuis George Bush père, à la Maison-Blanche entre 1989 et 1993, tous les présidents sortants ont été réélus.

Dans la plupart des Etats, le vote change peu d’un scrutin à l’autre. Ils sont marqués au fer rouge (pro-républicains) ou bleu (pro-démocrates). Une dizaine d’Etats sont par contre jugés comme «pivots», capables de faire basculer une élection. La Floride, avec ses 29 grands électeurs, en fait partie. Le nombre de grands électeurs varie essentiellement en fonction de la population de l’Etat. Avec ses près de 40 millions d’habitants, la Californie permet par exemple de rafler 55 grands électeurs. Ce système est régulièrement critiqué. En 2016, la démocrate Hillary Clinton avait remporté le vote populaire, mais elle a perdu l’élection, pour avoir eu moins de grands électeurs que Donald Trump. Idem pour Al Gore en 2000. C’est en décembre que les grands électeurs élisent ensuite officiellement le «president-elect». Une formalité. Le président élu, s’il s’agit d’un nouveau, entre en fonction en janvier.