«Mardi, un mandat d’arrestation a été déposé» à l’encontre de Joseph James DeAngelo, et des chefs d’accusation de meurtres et viols avec circonstances aggravantes ont été déposés dans plusieurs comtés de Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, a indiqué la procureure de Sacramento, Anne Marie Schubert, lors d’une conférence de presse.
«Nous avons trouvé l’aiguille dans la botte de foin. Et elle était ici, dans le district de Sacramento», a-t-elle ajouté. DeAngelo est suspecté d’avoir commis 12 meurtres, environ cinquante viols et 120 cambriolages en Californie entre 1976 et 1986, selon le FBI. Il risque désormais de finir ses jours en prison.
Un terme à quarante années de peur
L’âge de ses victimes allait de 14 à 41 ans. La plupart de ses crimes avaient eu lieu aux alentours de Sacramento, mais certains s’étaient déroulés dans la baie de San Francisco, et tout au sud de la côte californienne, jusque dans le comté d’Orange. Il entrait par effraction la nuit chez ses victimes, les attachait, puis les violait. Les deux premiers meurtres ont eu lieu en février 1978. «Tout le monde avait peur», «certains dormaient avec un fusil, d’autres achetaient un chien», explique l’agent du FBI Marcus Knutson sur le site de la police fédérale.
Joseph James DeAngelo a été policier en Californie dans les années 70, renvoyé pour vol à l’étalage. Autre révélation détonante: «Il est possible qu’il ait commis ces crimes lorsqu’il était employé en tant qu’agent de police», a déclaré le shérif de Sacramento Scott Jones lors de la conférence de presse. Les autorités tentaient encore de le déterminer, a-t-il ajouté.
«Il est temps pour toutes les victimes de respirer et […] de mettre fin à l’anxiété dont elles ont souffert ces quarante dernières années» et «de guérir», a déclaré Bruce Harrington, la voix tremblante, lors de la conférence de presse. Son frère et sa belle-sœur ont été assassinés en 1980 chez eux, et Joseph James DeAngelo est suspecté d’être leur meurtrier.
L’enquête devenue «froide» pendant des décennies a bénéficié d’un retournement spectaculaire lors des six derniers jours, a souligné Anne Marie Schubert, sans donner plus de détails. Le shérif a fait valoir que la frustration des autorités face à leur incapacité à trouver ce tueur et violeur en série pendant si longtemps a largement joué dans le développement d’une base de données californienne d’ADN qui comporte maintenant «deux millions de profils».