Un an après sa mort, Joe Biden accueille la famille de George Floyd à la Maison-Blanche

25 mai. Date commémorative de la mort de Georges Floyd. Joe Biden nourrissait l'espoir que le projet de loi de réforme de la police soit adopté ce jour symbolique, car elle vise à créer un registre national des bavures policières, à interdire le profilage racial et religieux par les forces de l’ordre, ou encore à interdire les prises d'étranglement. Mais les législateurs ont pris du retard. Si le George Floyd Justice in Policing Act a été adopté en mars denier par la Chambre des représentants, il est toujours en débat au Sénat.

La lenteur législative

Pour marquer ce triste anniversaire, Joe Biden a accueilli ce mardi, à la Maison-Blanche, la famille de celui qui est mort à Minneapolis sous le genoux d'un policier blanc. La famille en a profité pour appeler le Congrès américain à «protéger les personnes de couleur» en votant une loi de réforme de la police. «Si vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger un oiseau, le pygargue à tête blanche, vous pouvez faire une loi fédérale pour protéger les personnes de couleur», a lancé l’un de ses frères, Philonise Floyd, en référence à l’aigle mascotte des États-Unis.

Au moment de quitter la Maison Blanche pour une brève visite dans son fief de Wilmington (Delaware), Joe Biden s’est dit «optimiste» sur la possibilité d’aboutir prochainement à un accord au Sénat sur un texte de loi.

Le président avait auparavant salué le «courage extraordinaire» des proches de George Floyd, devenus les porte-voix de la lutte contre les abus policiers et les défenseurs d’une grande loi portant son nom, qui doit apporter des changements profonds dans la police. Reprenant les mots de la fille de George Floyd, Gianna, qui répète que son père «a changé le monde», Joe Biden a assuré: «Il l’a fait».

Le quadragénaire et son agonie ont marqué les esprits. Sa supplique «Je ne peux plus respirer» s'est transformée en cri de ralliement contre les abus des forces de l'ordre. Sa mort, filmée et diffusée dans le monde entier, a suscité un sursaut antiraciste. Un an après, la justice avance. Derek Chauvin, l'homme qui s'était agenouillé sur le cou de Georges Floyd maintenant sa pression pendant près de dix minutes, a été reconnu coupable de meurtre. Sa peine sera prononcée le 25 juin prochain.

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Mais les membres de la famille Floyd, qui sont devenus les porte-voix de cette lutte, martèlent que les lignes doivent bouger en profondeur avec l'entrée en vigueur de la loi de réforme de la police qui porte son nom. «Ils sont déterminés, a commenté auprès de l'AFP Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Ils vont maintenant à la Maison-Blanche, ce qui est un vrai symbole de l'estime que nous leur portons.»

Un demi-million de dollars

Cette rencontre s'est déroulée à l'abri des caméras pour permettre, selon la Maison-Blanche, «une véritable conversation.» Ensuite, les proches de George Floyd se sont rendus sur la «Black Lives Matter Plaza», devenu un lieu de ralliement et de mémoire dans la capitale.

A proximité du carrefour où est mort George Floyd à Minneapolis, la tension restait grande ce mardi matin, où de nombreuses personnes s'étaient réunies pour honorer sa mémoire. Une vingtaine de coups de feu ont été tirés et une personne a été blessée. La police s'est rendue à proximité après avoir reçu des appels de témoins qui ont vu un «véhicule quitter les lieux à grande vitesse», a précisé son porte-parole John Elder.

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L'intersection qui fut le théâtre du drame n'a pas été rouverte à la circulation depuis et est occupée par des militants. Selon les forces de l'ordre, les coups de feu y sont fréquents, surtout la nuit, et ont fait une dizaine de morts ou de blessés dans les environs en un an. La famille Floyd a prévu de consacrer un demi-million de dollars sur les 27 millions de dollars de dommages et intérêt que la mairie s'est engagée à leur verser à des acteurs économiques ou associatifs locaux pour aider le quartier à rebondir.