«La communauté internationale n'a d'autre choix que de le traiter comme tel», a réagi sur Twitter la responsable de la diplomatie américaine pour les Amériques, Julie Chung.
La detención arbitraria del candidato presidencial Félix Maradiaga - el tercer líder opositor detenido en 10 días - confirma sin lugar a dudas que Ortega es un dictador. La comunidad internacional no tiene más opción que tratarle como tal.
— Brian A. Nichols (@WHAAsstSecty) 8 juin 2021
Nouvel arsenal juridique
Les charges retenues contre Felix Maradiaga font partie du nouvel arsenal juridique mis en place en décembre par le président Ortega, qui pourrait briguer un quatrième mandat successif le 7 novembre.
Cette nouvelle loi punit «les actes qui portent atteinte à l'indépendance, à la souveraineté et à l'autodétermination, qui incitent à l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures, demandent des interventions militaires, s'organisent avec le financement de puissances étrangères pour commettre des actes de terrorisme et de déstabilisation».
L'article du 14 juin 2018: Le Nicaragua s’enfonce dans la violence
Felix Maradiaga, 44 ans, est le pré-candidat de l'Unité nationale (UNAB), une plateforme composée d'organisations de la société civile qui ont soutenu les manifestations de 2018 exigeant la démission du président Ortega et qui ont fait 328 morts.
Avant son arrestation, Felix Maradiaga a déclaré n'avoir «rien à cacher» et a nié avoir demandé des sanctions contre le pays, mais contre «des personnes qui ont commis des crimes contre l'humanité» et des violations des droits humains.
Deux autres opposants arrêtés
Il est le troisième opposant et potentiel candidat à l'élection présidentielle du 7 novembre à être arrêté en moins d'une semaine, après l'arrestation mercredi de la journaliste Cristiana Chamorro et celle samedi à son retour des Etats-Unis de l'ex-diplomate Arturo Cruz. Ce dernier s'est déclaré il y a deux mois sous les couleurs du parti Alliance citoyenne pour la Liberté (CXL, droite).
Cristiana Chamorro, assignée à résidence, n'appartient à aucun parti, mais fait figure de principale concurrente à Daniel Ortega. De nombreux pays ont demandé sa libération immédiate.
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«Sous Ortega, le Nicaragua devient un paria international et s'éloigne de plus en plus de la démocratie», avait déclaré Julie Chung après l'arrestation d'Arturo Cruz, ambassadeur du Nicaragua aux Etats-Unis entre 2007 et 2009.
Le tribunal électoral, constitué de magistrats proches du parti au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), a déjà écarté de la compétition électorale le Parti de la restauration démocratique (PRD, évangélique) et le Parti conservateur (PC, droite), l'un des plus anciens du pays.