L’essentiel 

Au terme d’une journée chaotique, les membres du Congrès ont officiellement certifié ce jeudi matin la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle.

Retrouvez nos différents articles du jour: 

La situation a tourné à l’insurrection mercredi soir (heure européenne) à Washington, alors que le Congrès devait entériner l’élection de Joe Biden. Des hordes de manifestants pro-Trump ont forcé les barrières de la police et sont entrées dans le Capitole. Une personne est décédée de ses blessures par balles reçues à l’intérieur du Capitole.

Les articles de notre correspondante aux Etats-Unis:


■ Vu de Chine, un traitement médiatique différent des manifestations honkgongaises

La Chine a ironisé sur le chaos à Washington et a dit espérer un «retour à l’ordre» aux Etats-Unis, tout en dressant un parallèle entre la situation à Washington et les manifestations pro démocratie à Hong Kong.

Invitée à réagir sur l’intrusion au Capitole de partisans pro-Trump et le chaos qui a suivi mercredi, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a jugé les scènes «familières» avec les événements de Hong Kong.

Cependant, cette fois, «la réaction de certaines personnes aux Etats-Unis, y compris de certains médias, est complètement différente», a relevé Hua Chunying, sans les nommer. «A l’époque, quand elles décrivaient les manifestants violents à Hongkong, quels mots utilisaient-elles? […] 'un beau spectacle'», a fustigé la porte-parole.

Sur Twitter, pourtant bloqué en Chine, le tabloïd nationaliste Global Times reprend le même argument, avec des photos côte à côte des intrusions du Capitole et du Legco. Le quotidien de langue anglaise relève que les manifestants de Hong Kong avaient été qualifiés de «héros» par Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre américaine des représentants. «Reste à voir si elle dira la même chose à propos de la situation au Capitole», feint de s’interroger le journal.


■ En vidéo: retour sur l’attaque du Capitole


■ Vu de Suisse, la démocratie américaine «un bien précieux»

Le président de la Confédération Guy Parmelin s’est exprimé, ce jeudi matin, au sujet des évènements. «La démocratie américaine est un bien précieux pour notre pays et nos concitoyens parce que nous partageons ses valeurs», a t-il déclaré.


■ Vu d’Allemagne, la responsabilité de Trump dans les évènements au Capitole fait peu de doute

Angela Merkel s’est dit jeudi «triste» et «en colère» après l’intrusion de partisans de Donald Trump au sein du Capitole à Washington, dont le président sortant porte, selon elle, une part de responsabilité.

Je regrette profondément que le président Trump n’ait pas concédé sa défaite, depuis novembre et encore hier.

Angela Merkel

Pour la chancelière allemande, «les doutes sur le résultat de l’élection ont été alimentés et ont créé l’atmosphère qui a rendu possible les événements» de Washington. «Je suis très soulagée que nous apprenions ce matin que cette certification a eu lieu au Congrès. Joe Biden sera le prochain président. Cela signifie que les forces démocratiques ont prévalu», a fait valoir la chancelière, pour qui l’entrée en fonction du président élu et de Kamala Harris «ouvrira un nouveau chapitre dans moins de deux semaines».


■ Bien qu’en «désaccord avec le résultat de l’élection», Donald Trump promet une «transition ordonnée»

Donald Trump a admis que sa présidence touchait à sa fin. Il a promis une «transition ordonnée», après les heures de chaos sans précédent autour du Capitole mercredi.

«Même si je suis en complet désaccord avec le résultat de l’élection, et les faits me soutiennent, il y aura une transition ordonnée le 20 janvier «, a-t-il écrit dans un communiqué.» Cela représente la fin de l’un des meilleurs premiers mandats présidentiels et ce n’est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l’Amérique», a ajouté le républicain.


■ Le Congrès valide la victoire de Biden

Au terme d’une succession d’événements historiques, le Congrès américain valide ce jeudi matin (heure suisse), la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle américaine. Ce dernier sera investi le 20 janvier prochain.

Le vice-président Mike Pence a prononcé le résultat officiel à l’issue d’une séance des deux chambres du Parlement perturbée par des violences.


■ Vu d’Iran, une démocratie occidentale «vulnérable et fragile»

La démocratie occidentale est «vulnérable et fragile», a jugé jeudi le président iranien Hassan Rohani, au lendemain des scènes de chaos au Capitole à Washington. Pour un sénateur russe, la démocratie américaine «boîte des deux pieds».

Le chef de l’Etat iranien a mis en garde contre la montée du «populisme» après les troubles provoqués par des partisans du président américain Donald Trump au Capitole de Washington.

«Ce que nous avons observé aux Etats-Unis hier soir et aujourd’hui a montré, tout d’abord, à quel point la démocratie occidentale est vulnérable et fragile», a déclaré Hassan Rohani dans une allocution transmise par la télévision d’Etat.

La Russie aussi se montre sévère. «La partie perdante a des raisons plus que suffisantes d’accuser les gagnants de falsifications, il est évident que la démocratie américaine boîte des deux pieds», a déclaré jeudi sur Facebook Konstantin Kosatchev, le président de la commission des Affaires étrangères du sénat russe.


■ La certification de l’élection se rapproche

Les deux chambres du Congrès ont rejeté dans la nuit de mercredi à jeudi les objections émises par des élus républicains concernant la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie.

Ce vote lève ce qui pourrait être le dernier obstacle à la certification de l’élection du démocrate à la Maison Blanche, après le chaos créé par l’intrusion violente de partisans de Donald Trump au sein même du Capitole.


■ L’état d’urgence étendu dans Washington

Pour parer à d’éventuelles nouvelles manifestations, la maire de Washington Muriel Bowser a étendu l’état d’urgence dans la capitale fédérale pour quinze jours, soit jusqu’à la fin du mandat du président Donald Trump. Cela lui permettra, si nécessaire, de renouveler le couvre-feu décrété pour la nuit de mercredi à jeudi, ou de réquisitionner des moyens supplémentaires.


■ Quatre personnes décédées

La femme morte mercredi après avoir participé au coup de force dans l’enceinte du Congrès a été abattue par la police du Capitole, a annoncé le chef de la police de Washington, Robert Contee. Elle a été déclarée morte après son transfert à l’hôpital. Une enquête interne a été ouverte sur cet «événement tragique», a-t-il ajouté.

Trois autres personnes – une femme et deux hommes – sont mortes aux alentours du Capitole «d’urgence médicale distincte», a déclaré Robert Contee, sans donner plus de détails, ni dire s’il s’agissait de participants aux manifestations. Les causes de leurs morts ne pourront pas être établies avant leur examen par un médecin légiste, a-t-il ajouté.

La police a, selon lui, également procédé à 52 interpellations mercredi, dont 26 dans l’enceinte du Capitole.


■ Le point à 5h00, heure suisse.

Six heures après l’heure prévue, les représentants et les sénateurs ont finalement pu se rassembler chacun dans son hémicycle pour certifier l’élection de Joe Biden et Kamala Harris. La séance a commencé par l’étude des «objections» dans les Etats où il y a des contestations. Les sénateurs et les représentants ont déjà balayé le cas de l’Arizona. La séance devait durer jusqu’au milieu de la nuit, heure américaine.

Dans la presse américaine des images insensées, et d’innombrables questions sur l’incapacité des forces de l’ordre à protéger le Capitole de l’assaut des militants pro-Trump: pourquoi si peu d’anticipation, si peu de police? Que dire de la différence de traitement évidente entre ces manifestations violentes et celles des mouvements Black lives matter? Le président pourrait-il être jugé inapte à assurer ses fonctions, selon ce que prévoit le 25e amendement, et céder sa place pour les 13 jours qui restent à Mike Pence?

Les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou YouTube en tout cas ont coupé la parole à l’éructant président en suspendant ses comptes.


■ Un comité démocrate va invoquer le 25e amendement

Selon leur communiqué, des membres du Comité judiciaire de la Chambre des représentants vont exhorter le vice-président Mike Pence et des proches de Donald Trump à invoquer le 25e amendement pour qu’il soit démis de ses fonctions. «Même dans sa déclaration vidéo, le président Trump a démontré qu’il n’est pas mentalement sain et qu’il est toujours incapable d’intégrer et d’accepter les résultats. Sa propension à inciter à la violence et au chaos remplissent clairement les critères. Comme ses tweets récents, dans lesquels il prétend que les émeutes comme celle d’aujourd’hui sont des choses qui arrivent».

Le monde va assister à la résilience et la force de notre démocratie


■ Le Congrès rassemblé à nouveau pour la confirmation

«Nous condamnons la violence de ce jour dans les termes les plus forts possibles […] La violence ne gagne jamais, c’est la liberté qui gagne […] Le monde va assister à la résilience et la force de notre démocratie». C’est le vice-président Mike Pence qui inaugure la séance de confirmation de Joe Biden. Il est un peu plus de 20h00 à Washington, 2h00 du matin en Europe. Sur les bancs, les visages derrière les masques sont graves. Les députés et sénateurs ont tous dû se réfugier dans des endroits sécurisés du Capitole, sous la protection des forces de l’ordre, tandis que dans les bureaux, les salles publiques et les couloirs, des partisans de Donald Trump en armes, persuadés d’avoir été privés de leur victoire, cherchaient à bloquer la confirmation de Joe Biden.

«Ils ont essayé de disrupter notre démocratie, ils ont échoué! Jamais un comportement criminel ne dominera le système constitutionnel américain», martèle Mitch McConnell, chef du groupe républicain au Sénat. «C’est le résultat de l’action de Donald Trump», insiste le démocrate Chuck Schumer. La séance commence ainsi avec une série de remarques, toutes marquées par la gravité et le sens d’avoir assisté à un événement déjà historique.

Au moins trois sénateurs républicains annoncent qu’ils ne s’opposeront plus à la certification. «La vérité est que le President-elect Biden a gagné», déclare Mitt Romney, le républicain déjà harcelé par des pro-Trump. «Aucun audit ne persuadera jamais ces électeurs, dit-il encore, mais il faut leur dire la vérité: Biden a gagné». Même l’allié fidèle Lindsey Graham l’a reconnu: «Joe Biden et Kamala Harris sont les présidents et vice présidente élus.»


■ Et pendant ce temps…


■ La certification de Joe Biden va reprendre

«La nuit sera peut-être longue mais nous accomplirons notre devoir». Il était près d’1h00 du matin quand Nancy Pelosi a envoyé un mail aux membres du Congrès pour annoncer qu’en concertation avec le Pentagone, le Ministère de la justice et avec le vice-président Mike Pence, il avait été décidé de confirmer le nouveau président Biden cette nuit, dès que la situation serait sûre. La confirmation pourrait recommencer vers 2h00 du matin.


■ Donald Trump réitère, Twitter suspend son compte

Le réseau préféré du président n’a pas mis de plus de quelques minutes pour censurer sa 2e déclaration, publiée peu avant 1h00 du matin (heure suisse), dans laquelle il continuait d’évoquer «une victoire écrasante enlevée vicieusement et sans cérémonie à de grands patriotes si mal traités depuis si longtemps. Rentrez chez vous avec amour et dans la paix. Souvenez-vous de ce jour pour toujours».

Peu après le réseau a annoncé que le compte de Donald Trump, qui a toujours utilisé son propre compte @realDonaldTrump et non celui de la présidence des Etats-Unis, serait suspendu au moins 12 heures. Le réseau a annoncé encore un peu plus tard qu’il pourrait en arriver à suspendre indéfiniment le compte du président. Facebook aussi a annoncé un peu plus tard une suspension de son compte au moins pour 24 heures.


■ Facebook et Twitter retirent la déclaration vidéo de Donald Trump

C’est le groupe de Mark Zuckerberg qui a montré l’exemple, dépubliant la vidéo du président qui incitait à la violence, selon le réseau social. Twitter qui avait immédiatement accompagné la prise de parole présidentielle d’un avertissement (voir plus bas) a suivi un peu plus tard, supprimant à son tour la déclaration incendiaire: Donald Trump y appelait au calme tout en continuant de clamer que l’élection lui avait été volée. YouTube et Instagram aussi ont retiré des contenus pro-Trump.


■ L’assaut contre le Capitole a fait un mort

Les forces de l’ordre ont repris le contrôle du bâtiment peu avant minuit, plus de 1100 membres de la Garde nationale sont finalement intervenus, tandis que la police de Washington annonçait la mort de la personne blessée lors de l’irruption des partisans pro-Trump dans le Capitole, une femme qui portait une bannière Trump autour du cou.


■ L’appel à la Garde nationale, une initiative de Mike Pence

Selon le New York Times, contrairement à ce qu’a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche, c’est le vice-président Mike Pence et non Donald Trump qui a appelé la Garde nationale à se déployer pour protéger le Capitole, sans qu’on sache pourquoi ce n’est pas le président, toujours officiellement aux commandes. De quoi immédiatement déclencher des spéculations autour du 25e amendement de la Constitution américaine, qui prévoit que le vice-président remplace le président lorsque celui-ci n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions – s’il meurt, démissionne, est démis de ses fonctions ou est incapable d’exercer ses pouvoirs.
Mike Pence avait déjà annoncé plus tôt dans la journée qu’il respecterait la Constitution en certifiant la victoire à la présidentielle de Joe Biden, s’opposant ainsi à la demande de Donald Trump.


■ Dans le reste du monde: stupeur, consternation et condamnation

Les responsables de l’Union européenne ont appelé mercredi à une transition «pacifique» aux Etats-Unis, dénonçant «un assaut inédit contre la démocratie américaine». «Je crois dans la force des institutions et de la démocratie américaine. Une transition pacifique en est le cœur», a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. «Joe Biden a gagné l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des Etats-Unis». «Le Congrès des Etats-Unis est un temple de la démocratie. Assister aux scènes de ce soir à Washington est un choc», a aussi twitté le président du Conseil européen Charles Michel.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg évoque lui aussi des «scènes choquantes à Washington», insistant que «les résultats de l’élection qui a été démocratique doivent être respectés».


■ «Une république bananière» pour George Bush


■ Des bulletins de vote sauvés de justesse

Les militants insurrectionnels qui ont envahi le Capitole ont tenté d’emporter et de brûler les bulletins des grands électeurs, a expliqué sur Twitter le sénateur de l’Oregon Jeff Merkley.


■ La situation à 23h30, heure suisse

Les forces de l’ordre sont toujours en train d’évacuer le Capitole, et le nombre de partisans pro-Trump encore dans les lieux aurait beaucoup diminué, selon la correspondante de la chaîne ABC. Sur les images à l’extérieur, de nombreux fourgons de police, et une foule qui a visiblement diminué, poussée hors du périmètre du Capitole. De nombreuses arrestations ont eu lieu. Au moins 5 armes à feu ont été saisies dans le bâtiment.

Impossible de savoir quand le Congrès pourra reprendre son travail et investir officiellement Joe Biden. «Quand la situation sera sûre, nous retournerons à nos responsabilités constitutionnelles. Nous ne permettrons pas à la populace de miner le règne de la loi», a déclaré le congressman républicain Hakeem Jeffries, membre de la direction du parti. Dans 30 minutes, un couvre-feu devrait entrer en vigueur dans la ville.


■ Appel au calme chez les républicains

«La violence doit prendre fin, ceux qui ont attaqué les forces de l’ordre et enfreint la loi doivent être poursuivis et le Congrès doit revenir pour terminer son travail»: ce n’est pas n’importe quel républicain qui a tweeté ces mots mais un de ceux qui ont mené l’assaut législatif contre la victoire de Joe Biden, le sénateur Josh Hawley. Plusieurs figures républicaines ont vigoureusement dénoncé l’assaut contre le Capitole: le parti républicain apparaît déjà fissuré comme jamais.

Lire aussi le commentaire de notre correspondante aux Etats-Unis: La folie destructrice de Donald Trump


■ Le 2e siège de sénateur pour la Géorgie aussi gagné par un démocrate

Selon CNN, Jon Ossof l’emporterait finalement pour le 2e siège de sénateur en lice en Géorgie, face au républicain David Perdue. Les démocrates reprendraient ainsi le contrôle du Sénat, si sa victoire est confirmée. Fox News aussi donne gagnant le démocrate. Les résultats ont été confirmés un peu plus tard. Cela faisait 10 ans que les démocrates n’avaient pas gagné à la fois la Chambre et le Sénat: une victoire courte, 50 contre 50 au Sénat plus la voix décisive de Kamala Harris, mais une victoire historique.


■ Donald Trump: «Rentrez chez vous»

Le président, qui lui-même avait appelé au rassemblement de ses partisans près du Capitole s’est finalement exprimé sur Twitter vers 22h15, heure européenne: «Je sais que vous êtes blessés, que vous souffrez, nous avons remporté une victoire écrasante qui nous a été volée et tout le monde le sait, surtout l’autre camp, mais rentrez chez vous maintenant, il faut la paix, la loi et l’ordre, et respecter nos forces de l’ordre, l’époque est dure, on n’a jamais connu des moments pareils, où une telle victoire nous est enlevée par fraude…».

En 15 minutes ce message vidéo, qui ne montre aucun recul du président, avait été vu presque 4 millions de fois, signe de l’intensité de la crise (1h30 plus tard, il avait été vu par 12 millions de personnes). Twitter l’a comme à l’accoutumée accompagné d’un avertissement rappelant que rien n’attestait la fraude, mais en haussant le ton: Twitter comme Facebook ont annoncé ce soir qu’ils allaient bloquer tout appel à la violence, en signalant ces messages et en empêchant qu’ils soient «aimés» ou partagés.


■ Joe Biden: «Ce qui s’est passé est indécent»

Joe Biden, le président dont l’élection devait être validée ce mercredi par les Chambres américaines, s’est exprimé à propos du «chaos» de ce soir. Une situation si éloignée «du respect, de la tolérance, de ce qui nous fait, nous, Américains». Il a ajouté: «La démocratie est fragile, elle peut être menacée par des personnes qui ne cherchent que leur propre pouvoir. Ce que nous sommes vaut tellement mieux que ce que nous voyons du Capitole ce soir.»

Le président élu a rappelé des mots de Lincoln valorisant la démocratie, le respect et la décence – ce mot est apparu à de multiples reprises dans son discours, comme pour souligner ce qui serait l’indécence des événements du moment. Il a lancé: «President Trump, montrez-vous à la hauteur.» Puis les habituelles invocations de Dieu bénissant les Etats-Unis d’Amérique. Le futur président a aussi affirmé que ce à quoi on assistait «n’était pas la véritable Amérique».


■ La Maison-Blanche déploie des militaires de la Garde nationale

Des militaires de la Garde nationale de l’Etat de Virginie se dirigent vers Washington pour tenter de rétablir l’ordre dans la capitale fédérale en proie à une situation insurrectionnelle. Ce déploiement de renforts armés a été annoncé par la Maison-Blanche ainsi que par Ralph Northam, le gouverneur démocrate de la Virginie, Etat qui jouxte la capitale fédérale. «A la demande du président, la Garde nationale est en route pour venir en aide aux autres forces de l’ordre», vient de tweeter la porte-parole de la Maison-Blanche.


■ Déjà des condamnations internationales

Ce qui se passe en ce moment à Washington commence à tétaniser le monde entier. Par un communiqué, l’OTAN – instance souvent attaquée par Donald Trump durant son mandat – pense que «le résultat de l’élection doit être respecté».

A Berlin, le gouvernement Merkel réagit rapidement, appelant sévèrement les partisans de Donald Trump à «cesser de piétiner la démocratie». A Londres, les autorités dénoncent des «scènes honteuses».


■ Au Kansas, la démonstration de force des pro-Trump

Au Kansas, Etat qui a voté à 56% pour Donald Trump, des militants ont également pris d’assaut le Capitole local. La Statehouse a été investie par des partisans du président sortant, raconte KSNT, la chaîne locale. A cette heure, la police les tolère dans la rotonde du bâtiment.


■ Une femme blessée par balle

Au moins une personne a été grièvement blessée après que des coups de feu ont retenti au Capitole, envahi par des manifestants pro-Trump, a annoncé la chaîne américaine CNN. La victime est une femme qui a reçu une balle dans l’épaule, selon un agent cité par le Washington Post. Elle a été évacuée sur un brancard. D’après CNN, elle se trouve dans un état critique.


■ Des supporters de Donald Trump paradent à l’intérieur du Capitole

Des scènes hallucinantes apparaissent sur les réseaux sociaux. Des soutiens du président sortant paradent à l’intérieur du bâtiment du Congrès américain, tandis que des policiers dégainent leurs armes pour protéger les élus, évacués avec des masques à gaz sur le visage. «La police nous a demandé de prendre des masques à gaz parce qu’il y a eu des tirs de gaz lacrymogène dans la Rotonde», raconte le représentant démocrate Jim Himes. «On nous a dit de nous coucher sur le sol et d’enfiler nos masques à gaz», ajoute son confrère Dan Kildee.

«Q Shaman», figure du mouvement complotiste Qanon, prend la pose dans l’hémicycle du Sénat.


■ Le Capitole pris d’assaut par des manifestants pro-Trump

Du jamais-vu. Notre correspondante aux Etats-Unis, Valérie de Graffenried, observe les scènes de violence à l’intérieur du Capitole: «Le 6 janvier 2021 est un jour dont beaucoup se souviendront.» Après avoir encouragé ses partisans à manifester devant le bâtiment, Donald Trump appelle au calme sur son compte Twitter: «Soutenez la police du Capitole et les forces de l’ordre. Ils sont du côté de notre pays. Restez pacifiques!» Au même moment, des manifestants expriment leur colère à l’intérieur du Congrès américain. La certification de l’élection présidentielle a été interrompue et Mike Pence évacué, selon une journaliste de l’agence de presse américaine Bloomberg News. Le Vice-président devait entériner la victoire de Joe Biden.

L’article de notre correspondante: Le jour que Donald Trump aimerait enterrer


■ Un risque «mortel» pour la démocratie

Le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell met en garde ses confrères contre tout refus de certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle, évoquant un risque «mortel» pour la démocratie. Une déclaration qui rejoint celle du Vice-président Mike Pence, en rupture avec l’appel de Donald Trump à balayer le résultat de l’élection.

«Si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle», a-t-il lancé lors d’une séance extraordinaire du Congrès qui s’est ouverte par les objections de deux élus républicains aux résultats dans l’Etat d’Arizona.


■ Malgré la pression, Mike Pence va certifier la victoire de Joe Biden

Le Vice-président Mike Pence annonce dans un communiqué qu’il respectera la Constitution en certifiant la victoire à la présidentielle de Joe Biden. Il s’oppose ainsi à la volonté de Donald Trump. «Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l’élection», avait lancé le président sortant devant une foule de partisans réunis à Washington. «S’il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays», avait-il ajouté, laissant entendre qu’il doutait de l’attitude de son numéro deux.

La tournure des événements, qui correspond au processus démocratique traditionnel, révolte des partisans de Donald Trump qui s’en prennent aux forces de l’ordre devant le Capitole. Au moins deux bâtiments du Congrès, le Madison et le Cannon Building, ont été évacués. Pour l’instant, les débats se poursuivent à la Chambre et au Sénat.

La déclaration de Mike Pence:


■ Une foule pro-Trump marche sur le Capitole

Il est environ 14h00, heure locale, quand des milliers de partisans de Donald Trump se dirigent vers le Capitole, où le Congrès doit confirmer la victoire de Joe Biden, pour faire entendre leurs voix «de manière pacifique et patriotique», selon les mots du président sortant lors d’une allocution prononcée à l’extérieur de la Maison-Blanche. Un discours conclu par une danse sur la mélodie de la chanson «YMCA» des Village People. «Trump a dit qu’il allait venir», confie un homme à une journaliste de l’agence de presse américaine Bloomberg News.

Des manifestants ont franchi la barricade derrière le bâtiment du Capitole avec le souhait de gagner du terrain, selon un journaliste présent sur place.


■ Donald Trump prend la parole depuis l’Ellipse

Le président Donald Trump a commencé son allocution en direct de l’Ellipse. Ce dernier refuse toujours de reconnaître sa défaite. Il s’en est traditionnellement pris aux médias faiseurs de «fake news» avant d’assurer qu’il fallait «stopper le vol».

Nous avons gagné cette élection, de loin. Nous ne céderons jamais la défaite.

Donald Trump

Le président sortant a de nouveau fait pression sur son vice-président Mike Pence, auquel reviendra le rôle protocolaire de déclarer Joe Biden vainqueur, en l’appelant ouvertement à ne pas entériner au Congrès la victoire de Biden.

«Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l’élection», a-t-il lancé devant ses partisans. «S’il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays», a-t-il ajouté, laissant entendre qu’il doutait de l’attitude de son numéro deux.

Donald Trump s’en est également pris aux élus républicains, les accusant d’être «faibles» et «pathétiques». Pour contrer les résultats de l’élection, le président semble recycler les mêmes arguments et notamment ceux entourant le vote en Pennsylvanie. La Cour suprême des Etats-Unis avait pourtant infligé en décembre dernier un cinglant revers au président en refusant de se saisir d’un recours formulé par ses alliés pour bloquer la certification des résultats de l’élection présidentielle dans cet Etat.


■ Des foules de partisans de Trump convergent vers Washington

Des milliers de partisans du président non réélu Donald Trump convergeaient mercredi vers le centre de Washington pour une démonstration de force.

Outrepassant les consignes sanitaires, des hommes et femmes venus de tous les Etats-Unis se massaient sans masque dans les métros, convergeant vers une capitale dont les vitrines étaient une fois de plus barricadées par crainte d’éventuels débordements.

Le président sortant, qui continue de nier la victoire de son rival démocrate Joe Biden, encourage depuis des jours ses supporteurs à défiler dans la capitale pour cette journée qui sera «folle», a-t-il prévenu.