«Crise humanitaire et sécuritaire»
«Nous avons été en mesure de mettre fin aux longues attentes aux postes-frontière et de réduire le nombre d'enfants détenus à la frontière», note le ministère dans un communiqué, affirmant néanmoins devoir toujours faire face à «une crise humanitaire et sécuritaire».
Mais au même moment, la police américaine traquant les sans-papiers subissait des critiques pour une vaste opération anti-clandestins lors de laquelle quelque 680 employés du secteur agroalimentaire dans l'Etat du Mississippi ont été arrêtés. La rafle visant notamment des usines du secteur avicole a été présentée par les autorités comme la plus importante ciblant en un jour un Etat depuis au moins une décennie.
Le locataire de la Maison Blanche accuse les clandestins de peser sur le marché américain de l'emploi, même si le taux de chômage est au plus bas et que ces migrants occupent fréquemment des postes à forte pénibilité, notamment dans le secteur agricole.
L'absence d'explications sur les raisons ayant conduit à investir ces sites industriels précisément mercredi - date choisie par Donald Trump pour rendre hommage aux victimes de deux récentes fusillades ayant endeuillé la population hispanique - a soulevé des interrogations. «Le jour même où le président est censé réconforter une population dans la peine et rendre hommage à la diversité américaine à El Paso, son administration alimente au contraire la crainte par des rafles migratoires massives dans le Mississippi», a dénoncé le démocrate Joe Biden, en tête de la course pour devenir le rival de Donald Trump à la présidentielle 2020.
This is who Donald Trump is: a president determined to terrorize immigrant communities and rip apart families — at the border and across our country.
— Joe Biden (@JoeBiden) 8 août 2019
The question is, who are we? I believe we are a nation that will end these cruel policies and make Trump a one-term president. https://t.co/u7DA2Fnr5l
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«Qu'advient-il des enfants?»
D'autres voix se sont inquiétées des conséquences de ces interpellations ayant séparé des familles. Selon les médias locaux, des enfants n'ont appris l'arrestation de leurs parents qu'à leur retour de l'école. En larmes, ils ont imploré les autorités de les relâcher: «J'ai besoin de mon père et de ma mère, mon père n'a rien fait, ce n'est pas un criminel», a déclaré Magdalena Gomez Gregorio, 11 ans, à la chaîne WJTV. «Ma principale préoccupation est: qu'advient-il des enfants?», s'est interrogé sur CNN William Truly, le maire de Canton, une des villes théâtre de cette opération.
Les autorités avaient assuré avoir pris en compte les situations familiales particulières afin qu'aucun enfant ne se retrouve abandonné. Des amis et des voisins ont pris en charge les enfants et les ont emmenés dans un gymnase, où ils ont passé la nuit. Au final certains adultes, menottés lors de leur interpellation, ont été placés en détention en vue de leur expulsion, d'autres ont été relâchés, d'autres convoqués à une audience judiciaire ultérieure et placés sous contrôle électronique. Cette répartition n'a pas été rendue publique. Selon WJTV, tous les enfants étaient rentrés chez eux ou avaient pu être confiés à des membres de leur famille jeudi.